ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Situé à mi-chemin entre l’univers de Steven Spielberg et celui de Tobe Hooper, Poltergeist réussit le pari délicat du film d’horreur grand public. Premier volet d’une trilogie marquée par plusieurs décès dont celui de l’actrice principale, c’est aussi l’un des meilleurs films de son réalisateur.
Quatrième long-métrage tourné par Tobe Hooper pour le cinéma, Poltergeist représente un sommet dans la carrière du réalisateur de Massacre à la tronçonneuse. Produit et scénarisé par Steven Spielberg, Poltergeist marque une certaine rupture de ton avec les précédents films de son réalisateur, tout en restant dans le registre de l’horreur et de l’épouvante.
Ce qui fait l’originalité de Poltergeist naît de la rencontre improbable entre Spielberg et Hooper, deux cinéastes aux antipodes, dont la collaboration aboutit à un résultat particulièrement réussi là où l’on aurait pu craindre le pire naufrage. Piochant d’une part dans l’univers banlieusard de E.T. l’extra-terrestre et, d’autre part, dans les visions cauchemardesques développées par Hooper dans ses réalisations précédentes, Poltergeist réussit le pari délicat de mélanger le divertissement familial avec le récit d’épouvante pur et dur. Difficile de départager les rôles joués par les deux hommes, tant l’influence de l’un vient constamment contrebalancer celle de l’autre. On assiste ainsi au spectacle d’un film hollywoodien classique et à la narration sans faille, dans lequel vient s’immiscer la terreur malfaisante insufflée par l’un des plus talentueux artisans du cinéma d’horreur de sa génération. Hooper dirige ses acteurs avec beaucoup de maitrise, en particulier la jeune interprète de Carole-Anne, alors âgé d’à peine 6 ans, et parvient à créer l’ambiance si particulière au film. Au-delà de la manifestation paranormale qui se produit via l’écran de télévision et qui est devenue la marque du film, certaines séquences affirment plus franchement la patte horrifique de Hooper comme lorsque l’un des chasseurs de fantôme, soudain sous l’emprise du poltergeist, est victime d’une hallucination dans laquelle il se voit en train de se triturer le visage, provoquant une débauche d’effets gores.
L’autre aspect de Poltergeist qui en fait un film d’horreur devenu culte pour de nombreux spectateurs, réside dans son contexte de production tragique. En effet, plusieurs morts ont assombri la réputation du film, à commencer par celle de l’actrice interprétant la sœur ainée de Carole-Anne, décédée peu de temps après la sortie du film après avoir été étranglée par son petit ami. Plus largement, c’est la série de films Poltergeist, constituée par deux suites sorties respectivement en 1986 et 1988, qui a la réputation d’être maudite. Ce fut d’abord l’acteur interprétant le croquemitaine du second opus qui décéda entre la fin du tournage et la sortie du film et surtout celle d’Heather O’Rourke, l’interprète de Carole-Anne, qui décéda également entre la fin du tournage et la sortie du troisième volet. En effet, mourir de manière inattendue à l'âge de douze ans après avoir joué le rôle d’une fillette tourmentée par des esprits malins dans une série de films d’horreur a grandement participé à forger la réputation sulfureuse de Poltergeist et de ses suites.
(www.horreur.net)
Plans Cultes
jeudi 31 octobre
2024 à 20h00
L'ÉPOUVANTABLE SOIRÉE
20h00 : POLTERGEIST de Tobe Hooper
22h15 : THE DESCENT de Neil Marshall
Tarif spécial soirée : 11€ les 2 films sinon tarifs habituels
POLTERGEIST
de Tobe Hooper
avec Craig T. Nelson, JoBeth Williams, Heather O'Rourke
USA - 1982 - 1h55 - VOST - Réédition - Version restaurée 4K - Interdit aux moins de 16 ans
L'heureuse famille Freeling mène une vie tranquille et prospère dans la petite ville de Cuesta Verde. Cependant, leur maison devient le théâtre d'étranges phénomènes quand des objets commencent à se déplacer et que le sol se met à trembler. Une nuit, la petite Carol Anne disparaît et se met à communiquer avec ses parents à travers la télévision. Les Freeling font alors appel à un parapsychologue.
A PROPOS
Situé à mi-chemin entre l’univers de Steven Spielberg et celui de Tobe Hooper, Poltergeist réussit le pari délicat du film d’horreur grand public. Premier volet d’une trilogie marquée par plusieurs décès dont celui de l’actrice principale, c’est aussi l’un des meilleurs films de son réalisateur.
Quatrième long-métrage tourné par Tobe Hooper pour le cinéma, Poltergeist représente un sommet dans la carrière du réalisateur de Massacre à la tronçonneuse. Produit et scénarisé par Steven Spielberg, Poltergeist marque une certaine rupture de ton avec les précédents films de son réalisateur, tout en restant dans le registre de l’horreur et de l’épouvante.
Ce qui fait l’originalité de Poltergeist naît de la rencontre improbable entre Spielberg et Hooper, deux cinéastes aux antipodes, dont la collaboration aboutit à un résultat particulièrement réussi là où l’on aurait pu craindre le pire naufrage. Piochant d’une part dans l’univers banlieusard de E.T. l’extra-terrestre et, d’autre part, dans les visions cauchemardesques développées par Hooper dans ses réalisations précédentes, Poltergeist réussit le pari délicat de mélanger le divertissement familial avec le récit d’épouvante pur et dur. Difficile de départager les rôles joués par les deux hommes, tant l’influence de l’un vient constamment contrebalancer celle de l’autre. On assiste ainsi au spectacle d’un film hollywoodien classique et à la narration sans faille, dans lequel vient s’immiscer la terreur malfaisante insufflée par l’un des plus talentueux artisans du cinéma d’horreur de sa génération. Hooper dirige ses acteurs avec beaucoup de maitrise, en particulier la jeune interprète de Carole-Anne, alors âgé d’à peine 6 ans, et parvient à créer l’ambiance si particulière au film. Au-delà de la manifestation paranormale qui se produit via l’écran de télévision et qui est devenue la marque du film, certaines séquences affirment plus franchement la patte horrifique de Hooper comme lorsque l’un des chasseurs de fantôme, soudain sous l’emprise du poltergeist, est victime d’une hallucination dans laquelle il se voit en train de se triturer le visage, provoquant une débauche d’effets gores.
L’autre aspect de Poltergeist qui en fait un film d’horreur devenu culte pour de nombreux spectateurs, réside dans son contexte de production tragique. En effet, plusieurs morts ont assombri la réputation du film, à commencer par celle de l’actrice interprétant la sœur ainée de Carole-Anne, décédée peu de temps après la sortie du film après avoir été étranglée par son petit ami. Plus largement, c’est la série de films Poltergeist, constituée par deux suites sorties respectivement en 1986 et 1988, qui a la réputation d’être maudite. Ce fut d’abord l’acteur interprétant le croquemitaine du second opus qui décéda entre la fin du tournage et la sortie du film et surtout celle d’Heather O’Rourke, l’interprète de Carole-Anne, qui décéda également entre la fin du tournage et la sortie du troisième volet. En effet, mourir de manière inattendue à l'âge de douze ans après avoir joué le rôle d’une fillette tourmentée par des esprits malins dans une série de films d’horreur a grandement participé à forger la réputation sulfureuse de Poltergeist et de ses suites.
(www.horreur.net)
A PROPOS
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez eu vraiment peur au cinéma ? Non ? Le réalisateur anglais Neil Marshall est là pour vous rafraîchir la mémoire. Car il se peut bien que The Descent, son second film, devienne avec le temps l’un de ces souvenirs cinématographiques qui ont la saveur du culte, tels L’Exorciste et Les Dents de la mer en leur temps. Un cauchemar imprimé sur Celluloïd qui réussit un tour de force, rare aujourd’hui dans le cinéma dit « d’horreur » : terrifier le spectateur en jouant à la fois sur les codes inhérents au genre et sur les références, nombreuses, qui ont émaillé l’histoire du cinéma d’épouvante, sans jamais duper personne. Ici, pas de second degré à la Scream ni de concept type Le Projet Blair Witch. The Descent est avant tout un monument d’angoisse dont le seul objectif est de jouer avec les nerfs du spectateur, perpétrant la tradition sado-masochiste qui unit les grands maîtres de l’effroi à un public qui en demande toujours plus.
The Descent met en scène six amies qui se retrouvent pour une expédition spéléologique un an après qu’un drame a brisé la vie de l’une d’entre elles (elle a perdu son mari et sa fille dans un accident de la route – une scène d’une traumatisante efficacité). Évidemment, rien ne va se passer comme prévu : une fois sous terre, un éboulement les oblige à changer leur plan de route, et les jeunes femmes ne vont pas tarder à comprendre qu’elles ne sont pas seules. La première réussite du film, c’est de jouer habilement sur l’identification avec les héroïnes. Non seulement les six comédiennes sont totalement inconnues, mais elles sont parfaitement crédibles : jolies et sportives, elles sont l’antithèse des poupées que le cinéma d’horreur américain essaie constamment de faire passer pour des étudiantes en droit capables d’affronter des bûcherons psychopathes. Neil Marshall s’attache dans le premier quart du film à installer leur complicité, étape indispensable pour mieux exprimer la déliquescence du groupe devant les dangers à venir.
Mais c’est une fois sous terre que le réalisateur déploie tout son talent. Extrêmement maîtrisée, la mise en scène regorge de créativité pour indiquer la claustrophobie, la peur du noir, la perte de repères dont sont victimes les protagonistes et, par extension, le spectateur. Marshall nous propose un cinéma brut et sensoriel – en témoigne chaque plan dont l’éclairage naturel (lumières des casques, lampes de poche, torches) renforce la force d’évocation. The Descent est, plus que tout autre film d’horreur récent, une invitation à l’interactivité : si les jeunes filles sont enfermées dans le noir avec, pour seule issue, l’obligation de faire face à l’innommable, le spectateur est à peu de choses près dans une situation semblable. Film à l’ancienne, The Descent est conçu pour l’expérience cinématographique en salle, enfonçant le clou de la suprématie du rituel des salles obscures sur le visionnage pop-corn du home cinema.
Il est d’ailleurs largement déconseillé aux amateurs de friandises de se gaver pendant la projection de The Descent, au risque de s’étrangler. Car plus le film avance, pires sont les épreuves endurées par le groupe. Neil Marshall ne craint pas la surenchère parce qu’il sait comment l’utiliser : de façon soudaine et brutale, avec une sauvagerie dont le réalisme contribue au malaise général qui se dégage du film et de son discours. Parce que finalement, bien plus effrayantes que les atroces créatures qu’elles doivent affronter pour sauver leur peau (par ailleurs extraordinaires de précision et réellement monstrueuses), les jeunes femmes se transforment en machines de guerre dont la fureur, tout à fait crédible, finit par être la principale source d’effroi. On pense bien entendu à la Sigourney Weaver des Alien, l’une des références du film qui, de clins d’œil appuyés en véritables citations, en contient beaucoup : Délivrance, The Thing, Pitch Black ou encore Carrie, mais Neil Marshall a le bon goût de citer les maîtres sans jamais les copier bêtement. Dans The Descent, toute l’histoire du cinéma d’épouvante est présente et pourtant, le film respire l’audace et la nouveauté.
Jusqu’au dernier plan (à glacer le sang), Neil Marshall déroule son récit avec une assurance frondeuse, passant sans répit de l’angoisse pure provoquée par nos peurs primaires (la forêt, l’obscurité, l’enfermement) au gore le plus effroyable, et ne laisse à son public que l’obligation de le suivre dans son terrifiant voyage qui s’impose d’ores et déjà comme un classique du genre. Tant pis pour les amateurs de spéléo…
Fabien Reyre (Critikat)
THE DESCENT
de Neil Marshall
avec Shauna Mac Donald, Natalie Mendoza, Alex Reid
GRANDE-BRETAGNE - 2005 - 1h39 - VOST - Interdit aux moins de 16 ans
En plein milieu du massif des Appalaches, six jeunes femmes se donnent rendez-vous pour une expédition spéléologique. Soudain, un éboulement bloque le chemin du retour. Alors qu'elles tentent de trouver une autre issue, elles réalisent qu'elles ne sont pas seules. Quelque chose est là, sous terre, avec elles... Quelque chose de terriblement dangereux qui attaque inlassablement.
A PROPOS
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez eu vraiment peur au cinéma ? Non ? Le réalisateur anglais Neil Marshall est là pour vous rafraîchir la mémoire. Car il se peut bien que The Descent, son second film, devienne avec le temps l’un de ces souvenirs cinématographiques qui ont la saveur du culte, tels L’Exorciste et Les Dents de la mer en leur temps. Un cauchemar imprimé sur Celluloïd qui réussit un tour de force, rare aujourd’hui dans le cinéma dit « d’horreur » : terrifier le spectateur en jouant à la fois sur les codes inhérents au genre et sur les références, nombreuses, qui ont émaillé l’histoire du cinéma d’épouvante, sans jamais duper personne. Ici, pas de second degré à la Scream ni de concept type Le Projet Blair Witch. The Descent est avant tout un monument d’angoisse dont le seul objectif est de jouer avec les nerfs du spectateur, perpétrant la tradition sado-masochiste qui unit les grands maîtres de l’effroi à un public qui en demande toujours plus.
The Descent met en scène six amies qui se retrouvent pour une expédition spéléologique un an après qu’un drame a brisé la vie de l’une d’entre elles (elle a perdu son mari et sa fille dans un accident de la route – une scène d’une traumatisante efficacité). Évidemment, rien ne va se passer comme prévu : une fois sous terre, un éboulement les oblige à changer leur plan de route, et les jeunes femmes ne vont pas tarder à comprendre qu’elles ne sont pas seules. La première réussite du film, c’est de jouer habilement sur l’identification avec les héroïnes. Non seulement les six comédiennes sont totalement inconnues, mais elles sont parfaitement crédibles : jolies et sportives, elles sont l’antithèse des poupées que le cinéma d’horreur américain essaie constamment de faire passer pour des étudiantes en droit capables d’affronter des bûcherons psychopathes. Neil Marshall s’attache dans le premier quart du film à installer leur complicité, étape indispensable pour mieux exprimer la déliquescence du groupe devant les dangers à venir.
Mais c’est une fois sous terre que le réalisateur déploie tout son talent. Extrêmement maîtrisée, la mise en scène regorge de créativité pour indiquer la claustrophobie, la peur du noir, la perte de repères dont sont victimes les protagonistes et, par extension, le spectateur. Marshall nous propose un cinéma brut et sensoriel – en témoigne chaque plan dont l’éclairage naturel (lumières des casques, lampes de poche, torches) renforce la force d’évocation. The Descent est, plus que tout autre film d’horreur récent, une invitation à l’interactivité : si les jeunes filles sont enfermées dans le noir avec, pour seule issue, l’obligation de faire face à l’innommable, le spectateur est à peu de choses près dans une situation semblable. Film à l’ancienne, The Descent est conçu pour l’expérience cinématographique en salle, enfonçant le clou de la suprématie du rituel des salles obscures sur le visionnage pop-corn du home cinema.
Il est d’ailleurs largement déconseillé aux amateurs de friandises de se gaver pendant la projection de The Descent, au risque de s’étrangler. Car plus le film avance, pires sont les épreuves endurées par le groupe. Neil Marshall ne craint pas la surenchère parce qu’il sait comment l’utiliser : de façon soudaine et brutale, avec une sauvagerie dont le réalisme contribue au malaise général qui se dégage du film et de son discours. Parce que finalement, bien plus effrayantes que les atroces créatures qu’elles doivent affronter pour sauver leur peau (par ailleurs extraordinaires de précision et réellement monstrueuses), les jeunes femmes se transforment en machines de guerre dont la fureur, tout à fait crédible, finit par être la principale source d’effroi. On pense bien entendu à la Sigourney Weaver des Alien, l’une des références du film qui, de clins d’œil appuyés en véritables citations, en contient beaucoup : Délivrance, The Thing, Pitch Black ou encore Carrie, mais Neil Marshall a le bon goût de citer les maîtres sans jamais les copier bêtement. Dans The Descent, toute l’histoire du cinéma d’épouvante est présente et pourtant, le film respire l’audace et la nouveauté.
Jusqu’au dernier plan (à glacer le sang), Neil Marshall déroule son récit avec une assurance frondeuse, passant sans répit de l’angoisse pure provoquée par nos peurs primaires (la forêt, l’obscurité, l’enfermement) au gore le plus effroyable, et ne laisse à son public que l’obligation de le suivre dans son terrifiant voyage qui s’impose d’ores et déjà comme un classique du genre. Tant pis pour les amateurs de spéléo…
Fabien Reyre (Critikat)