ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Madame de... est l’un des plus beaux films de la très riche carrière de Max Ophuls. C’est le récit d’un drame intime. Louise, le personnage principal, est d’abord frivole, légère, inconséquente. Elle apprend à ses dépens qu’il est risqué de prendre le monde pour son terrain de jeu, qu’on s’y brûle les ailes. "La femme que j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue", regrette-t-elle lorsque le drame est noué.
C’est avec une grande subtilité que Max Ophuls conduit son récit (adapté d’une nouvelle de Louise de Vilmorin), qui commence comme une comédie légère et s’achève comme un drame antique. Il l’appuie sur le mouvement incessant des boucles d’oreilles qui, circulant entre les personnages, se chargent à chaque fois de sens et reflètent l’évolution de la situation et les sentiments de leurs éphémères possesseurs. L’habile répétition de certaines scènes renforce ce jeu. La structure du film prend ainsi la forme d’une spirale (comme les escaliers qu’Ophuls affectionnait) et la descente des personnages vers le drame se fait de plus en plus inéluctable, et poignante. Elle est d’autant plus fortement ressentie qu’elle se fait dans une apparente légèreté. En effet, toute la mise en scène d’Ophuls vient renforcer son propos. Les mouvements d’appareil, tout en courbe, sont magnifiques de fluidité. Le jeu avec les décors (rideaux, escaliers...) est au service d’une idée récurrente chez le réalisateur allemand : la vie est un théâtre, mais un théâtre réel. Qui l’oublie s’y brûle les ailes.
Pour servir son propos, Ophuls a fait appel à des acteurs exceptionnels. C’est d’abord Danielle Darrieux, à l’apogée de son talent. Elle déploie toute l’ampleur de son extraordinaire sens du jeu, offre une infinité de nuances et fait preuve d’une intense et frémissante sensibilité. Ophuls lui offre d’ailleurs le plus grand rôle de sa carrière, et l’une des plus belles déclarations d’amour jamais réalisée. Ses partenaires ne sont pas en reste. Charles Boyer fait merveille dans le rôle du général ironique, implacable et amoureux de sa femme. Vittorio De Sica, diplomate sensible et attachant, lui offre un excellent contrepoint.
Parfaitement maître de sa mise en scène, secondé par des collaborateurs hors pair, Ophuls réalise ainsi une œuvre magnifique en tout point, à jamais bouleversante.
Marie Bernard (avoiralire.com)
Soirée Rencontre
mardi 22 avril
à 20h00
En présence de Pierre Murat, journaliste à Télérama, auteur du livre "Les films de Danielle Darrieux" aux éditions Télémaque
Vente du livre à l'issue de la séance
MADAME DE...
de Max Ophüls
Avec Charles Boyer, Danielle Darrieux, Vittorio De Sica
FRANCE - 1953 - 1h40
Pour régler ses dettes, Madame de... vend à un bijoutier des boucles d'oreilles que son mari, le Général de..., lui a offertes et feint de les avoir perdues. Le Général, prévenu par le bijoutier, les rachète et les offre à une maîtresse qui les revend aussitôt. Le baron Donati les acquiert puis il s'éprend de Madame de... et en gage de son amour lui offre les fameuses boucles d'oreilles. Le parcours de ce bijou aura des conséquences dramatiques.
https://www.acaciasfilms.com/film/6034/
A PROPOS
Madame de... est l’un des plus beaux films de la très riche carrière de Max Ophuls. C’est le récit d’un drame intime. Louise, le personnage principal, est d’abord frivole, légère, inconséquente. Elle apprend à ses dépens qu’il est risqué de prendre le monde pour son terrain de jeu, qu’on s’y brûle les ailes. "La femme que j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue", regrette-t-elle lorsque le drame est noué.
C’est avec une grande subtilité que Max Ophuls conduit son récit (adapté d’une nouvelle de Louise de Vilmorin), qui commence comme une comédie légère et s’achève comme un drame antique. Il l’appuie sur le mouvement incessant des boucles d’oreilles qui, circulant entre les personnages, se chargent à chaque fois de sens et reflètent l’évolution de la situation et les sentiments de leurs éphémères possesseurs. L’habile répétition de certaines scènes renforce ce jeu. La structure du film prend ainsi la forme d’une spirale (comme les escaliers qu’Ophuls affectionnait) et la descente des personnages vers le drame se fait de plus en plus inéluctable, et poignante. Elle est d’autant plus fortement ressentie qu’elle se fait dans une apparente légèreté. En effet, toute la mise en scène d’Ophuls vient renforcer son propos. Les mouvements d’appareil, tout en courbe, sont magnifiques de fluidité. Le jeu avec les décors (rideaux, escaliers...) est au service d’une idée récurrente chez le réalisateur allemand : la vie est un théâtre, mais un théâtre réel. Qui l’oublie s’y brûle les ailes.
Pour servir son propos, Ophuls a fait appel à des acteurs exceptionnels. C’est d’abord Danielle Darrieux, à l’apogée de son talent. Elle déploie toute l’ampleur de son extraordinaire sens du jeu, offre une infinité de nuances et fait preuve d’une intense et frémissante sensibilité. Ophuls lui offre d’ailleurs le plus grand rôle de sa carrière, et l’une des plus belles déclarations d’amour jamais réalisée. Ses partenaires ne sont pas en reste. Charles Boyer fait merveille dans le rôle du général ironique, implacable et amoureux de sa femme. Vittorio De Sica, diplomate sensible et attachant, lui offre un excellent contrepoint.
Parfaitement maître de sa mise en scène, secondé par des collaborateurs hors pair, Ophuls réalise ainsi une œuvre magnifique en tout point, à jamais bouleversante.
Marie Bernard (avoiralire.com)