ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Après le brillant Le Sixième sens de Michael Mann, Le Silence des agneaux, premier opus cinématographique véritablement consacré à Hannibal Lecter a redéfini les codes même du thriller psychologique. Empruntant autant à Alfred Hitchcock et à son Psychose qu’à Tobe Hooper et son Massacre à la tronçonneuse, Jonathan Demme réussit en un seul film à cristalliser les démons d’une Amérique malade. À l’image du Manhunter de Michael Mann, Le Silence des agneaux ausculte les tréfonds de l’âme humaine. À la différence près qu’ici le point de vue adopté est celui de Clarice Starling, jeune recrue du FBI confrontée pour la première fois à l’horreur à travers les personnages d’Hannibal Lecter psychiatre cannibale raffiné et Buffalo Bill tueur particulièrement redoutable en pleine quête (mutation?) identitaire et sexuelle. Par le prisme de la relation Starling/Lecter, le film traite de la notion de monstruosité : celle exacerbée de Bill et celle plus dissimulée (bien que tout à fait imaginable durant les trois quarts du film) de Lecter. En optant pour des plans de plus en plus serrés et donc une proximité de plus en plus forte avec les personnages, Jonathan Demme crée un malaise constant : petit à petit, le dégoût ressenti par Starling envers Lecter laisse place à une certaine forme de respect comme celui de deux adversaires jouant une partie d’échecs mortelle, une ambivalence qui perdurera durant tout le film. Au fur et à mesure que la jeune recrue se dévoile au psychiatre cannibale, le spectateur ressent l’emprise de plus en plus forte de ce dernier. « Vous n’aimeriez pas que Hannibal Lecter pénètre dans votre esprit » déclare Jack Crawford face caméra, un avertissement qui semble s’adresser aussi bien à Clarice qu’au spectateur. Dès lors, commence pour Clarice une longue descente aux enfers portée par la somptueuse musique d’Howard Shore où la violence n’est plus tant graphique que psychologique. En mettant en parallèle le calvaire de la dernière victime de Bill et l’enquête menée par Starling pour la retrouver, Jonathan Demme définit le thème de son film comme le combat de deux femmes pour sortir de l’enfer (un puits qui semble sans fond pour l’une, une enquête qui fait ressurgir de douloureux souvenirs d’enfance pour l’autre). Se faisant, le cinéaste transforme son film en version sombre de La Belle et la bête à travers deux relations (Starling et Lecter, Bill et sa victime) qui ne peuvent se faire que dans la douleur. Porté par des comédiens au sommet de leur art – Jodie Foster et Anthony Hopkins, excusez du peu -, Le Silence des agneaux est avant tout un film d’acteurs, les émotions, la tension, la peur passant avant tout par le jeu des regards. À ce titre, il faut également saluer la prestation de Ted Levine tout simplement parfait dans le rôle difficile de Buffalo Bill auquel il insuffle un subtil mélange de peur et de pitié. Rarement tueur en série n’aura paru si authentique au cinéma. Plusieurs décennies après, Le Silence des agneaux n'a rien perdu de son impact et demeure un monument de terreur sourde distillant l'angoisse avec une parcimonie quasi sadique. Quant à son personnage emblématique, Hannibal Lecter, il est bien devenu l'un des plus grands méchants de l'histoire du cinéma. Ilan Ferry (Ecran Large)
Plans Cultes
mardi 6 mai
à 20h00
SOIRÉE SERIAL KILLERS
19h45 : LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme
22h00 : SEVEN de David Fincher
Tarif spécial soirée : 11€ les 2 films sinon tarifs habituels
LE SILENCE DES AGNEAUX
de Jonathan Demme
avec Anthony Hopkins, Jodie Foster, Scott Glenn
USA - 1991 - 1h59 - VOST - Réédition - Version restaurée 4K - Interdit aux moins de 16 ans
Un psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill sème la terreur dans le Middle West en kidnappant et en assassinant de jeunes femmes. Clarice Starling, une jeune agent du FBI, est chargée d'interroger l'ex-psychiatre Hannibal Lecter. Psychopathe redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de répulsion
A PROPOS
Après le brillant Le Sixième sens de Michael Mann, Le Silence des agneaux, premier opus cinématographique véritablement consacré à Hannibal Lecter a redéfini les codes même du thriller psychologique. Empruntant autant à Alfred Hitchcock et à son Psychose qu’à Tobe Hooper et son Massacre à la tronçonneuse, Jonathan Demme réussit en un seul film à cristalliser les démons d’une Amérique malade. À l’image du Manhunter de Michael Mann, Le Silence des agneaux ausculte les tréfonds de l’âme humaine. À la différence près qu’ici le point de vue adopté est celui de Clarice Starling, jeune recrue du FBI confrontée pour la première fois à l’horreur à travers les personnages d’Hannibal Lecter psychiatre cannibale raffiné et Buffalo Bill tueur particulièrement redoutable en pleine quête (mutation?) identitaire et sexuelle. Par le prisme de la relation Starling/Lecter, le film traite de la notion de monstruosité : celle exacerbée de Bill et celle plus dissimulée (bien que tout à fait imaginable durant les trois quarts du film) de Lecter. En optant pour des plans de plus en plus serrés et donc une proximité de plus en plus forte avec les personnages, Jonathan Demme crée un malaise constant : petit à petit, le dégoût ressenti par Starling envers Lecter laisse place à une certaine forme de respect comme celui de deux adversaires jouant une partie d’échecs mortelle, une ambivalence qui perdurera durant tout le film. Au fur et à mesure que la jeune recrue se dévoile au psychiatre cannibale, le spectateur ressent l’emprise de plus en plus forte de ce dernier. « Vous n’aimeriez pas que Hannibal Lecter pénètre dans votre esprit » déclare Jack Crawford face caméra, un avertissement qui semble s’adresser aussi bien à Clarice qu’au spectateur. Dès lors, commence pour Clarice une longue descente aux enfers portée par la somptueuse musique d’Howard Shore où la violence n’est plus tant graphique que psychologique. En mettant en parallèle le calvaire de la dernière victime de Bill et l’enquête menée par Starling pour la retrouver, Jonathan Demme définit le thème de son film comme le combat de deux femmes pour sortir de l’enfer (un puits qui semble sans fond pour l’une, une enquête qui fait ressurgir de douloureux souvenirs d’enfance pour l’autre). Se faisant, le cinéaste transforme son film en version sombre de La Belle et la bête à travers deux relations (Starling et Lecter, Bill et sa victime) qui ne peuvent se faire que dans la douleur. Porté par des comédiens au sommet de leur art – Jodie Foster et Anthony Hopkins, excusez du peu -, Le Silence des agneaux est avant tout un film d’acteurs, les émotions, la tension, la peur passant avant tout par le jeu des regards. À ce titre, il faut également saluer la prestation de Ted Levine tout simplement parfait dans le rôle difficile de Buffalo Bill auquel il insuffle un subtil mélange de peur et de pitié. Rarement tueur en série n’aura paru si authentique au cinéma. Plusieurs décennies après, Le Silence des agneaux n'a rien perdu de son impact et demeure un monument de terreur sourde distillant l'angoisse avec une parcimonie quasi sadique. Quant à son personnage emblématique, Hannibal Lecter, il est bien devenu l'un des plus grands méchants de l'histoire du cinéma. Ilan Ferry (Ecran Large)
A PROPOS
Seven un film sombre, éprouvant, à l’efficacité inaltérable : "C’est du double concentré de thriller qui nous est servi ici. De l’expresso bien noir, bien serré. Du qui dérange sévère, comme on n’avait pas été secoué depuis le Silence des agneaux. Tout commence suivant un schéma on ne peut plus classique, avec les deux partenaires que tout oppose et qui, d’ailleurs, ne s’entendent guère. Mais, partir de là, le film nous emmène dans des territoires rarement défrichés par le cinéma de genre. L’enquête se transforme en quête initiatique. Pour retrouver la piste du tueur, le vieux flic devra d’abord réviser son Dante et son Chaucer, grands explorateurs des abysses de l’âme humaine. Le tuteur se révèle aussi brillant, aussi brutal, aussi dérangé et dangereux que l’était Hannibal le cannibale. Avec Brad Pitt, le film bénéficie de la présence d’un des acteurs les plus en vue du moment. Son interprétation énergique fait contrepoint à celle, pleine de retenue et de nuances, de Morgan Freeman. Tout est fait pour stimuler le spectateur et le maintenir constamment sous pression, et cela dès le magnifique générique du début, véritable manifeste esthétique qui se situe à l’avant-garde de ce que l’on pourrait généralement voir en la matière. En dehors d’une très spectaculaire poursuite, le film ne comporte que très peu de scènes d’action, explosions ou carambolages gratuits. Il propose en revanche plusieurs coups de théâtre sidérants et de nombreuses séquences qui devraient mettre nombre de spectateurs délicieusement mal à l’aise." Première (1995)
SEVEN
de David Fincher
avec Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow
USA - 1995 - 2h10 - VOST - Réédition - Interdit aux moins de 12 ans
Pour conclure sa carrière, l'inspecteur Somerset, vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. John Doe, c'est ainsi que se fait appeler l'assassin, a decidé de nettoyer la societé des maux qui la rongent en commettant sept meurtres basés sur les sept pechés capitaux: la gourmandise, l'avarice, la paresse, l'orgueil, la luxure, l'envie et la colère.
A PROPOS
Seven un film sombre, éprouvant, à l’efficacité inaltérable : "C’est du double concentré de thriller qui nous est servi ici. De l’expresso bien noir, bien serré. Du qui dérange sévère, comme on n’avait pas été secoué depuis le Silence des agneaux. Tout commence suivant un schéma on ne peut plus classique, avec les deux partenaires que tout oppose et qui, d’ailleurs, ne s’entendent guère. Mais, partir de là, le film nous emmène dans des territoires rarement défrichés par le cinéma de genre. L’enquête se transforme en quête initiatique. Pour retrouver la piste du tueur, le vieux flic devra d’abord réviser son Dante et son Chaucer, grands explorateurs des abysses de l’âme humaine. Le tuteur se révèle aussi brillant, aussi brutal, aussi dérangé et dangereux que l’était Hannibal le cannibale. Avec Brad Pitt, le film bénéficie de la présence d’un des acteurs les plus en vue du moment. Son interprétation énergique fait contrepoint à celle, pleine de retenue et de nuances, de Morgan Freeman. Tout est fait pour stimuler le spectateur et le maintenir constamment sous pression, et cela dès le magnifique générique du début, véritable manifeste esthétique qui se situe à l’avant-garde de ce que l’on pourrait généralement voir en la matière. En dehors d’une très spectaculaire poursuite, le film ne comporte que très peu de scènes d’action, explosions ou carambolages gratuits. Il propose en revanche plusieurs coups de théâtre sidérants et de nombreuses séquences qui devraient mettre nombre de spectateurs délicieusement mal à l’aise." Première (1995)