ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Les années 60 forment une décennie insouciante et joyeuse qui connaît de nombreux bouleversements socioculturels et voit l’émergence d’une catégorie de jeunes chanteurs, surnommés Les yéyés, dont les tubes résonnent encore aujourd’hui. C’est bien cette inépuisable joie de vivre que le réalisateur canadien Ken Scott prend un plaisir communicatif à restituer, tout au moins dans la première partie du film, avec cette adaptation du roman autobiographique de Roland Perez.
En 1963, la famille Perez s’apprête à accueillir son sixième enfant. Cet heureux événement lui vaut même l’accession à un HLM, porte de Choisy à Paris. Ombre au tableau, le petit Roland naît avec un pied bot. Mais dans ce clan soudé, quand l’adversité s’invite, il n’est pas question de s’y complaire. Commence alors pour Esther, sa mère, une juive marocaine au caractère bien trempé, un combat de tous les instants.
Car, elle l’a juré, son fils ne restera pas handicapé et aura une vie merveilleuse. Il n’ira à l’école que le jour où il aura retrouvé l’usage de ses deux pieds. De médecins en spécialistes, de prières en rebouteux, elle ne lâche rien, tout en continuant à recevoir ses amies et cuisiner pour sa famille dans cet appartement adorablement vintage, peuplé de personnages pittoresques aux vêtements colorés. Guerrière infatigable, Esther doit aussi déjouer les funestes projets de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), représentée par Jeanne Balibar, réjouissante dans ce rôle d’inspectrice pas si revêche qu’elle semble l’être. En effet, celle-ci menace de placer Roland, au prétexte qu’à sept ans, il n’est toujours pas scolarisé. Un traitement miracle immobilise, pendant des mois, le garçonnet qui, pour se consoler et au grand dam de ses frères aînés, écoute en boucle les chansons de Sylvie Vartan. Les paroles lui servent de guide d’apprentissage de la lecture, les délivrant ainsi, sa mère et lui, de l’emprise de l’intransigeante Madame Fleury de l’ASE, surnommée « la saleté » par Esther.
Leïla Bekhti, à l’image de son personnage haut en couleur, s’impose comme le maillon fort de cette comédie familiale enjouée et envahit tout l’espace pour donner vie à cette mère touchante de dévouement et d’amour pour son oisillon blessé. Sa complicité avec le jeune Naïm Naji (Roland enfant) est palpable. Des dialogues pétillants, une alternance de séquences d’humour et d’émotion suffisent à rendre cette histoire incroyablement vraie tout à fait agréable à regarder.
Pourtant, à peine notre jeune éclopé trouve-t-il l’intégralité de sa mobilité, que le récit s’étiole. Jonathan Cohen, tout à fait crédible sous les traits de Roland Perez adulte, n’est nullement à remettre en cause. La créativité s’amenuise et quelques scènes peinent à convaincre. Ainsi, le jeune Roland transformé en apprenti interviewer nous renvoie l’image si peu plausible qu’elle en est presque gênante d’une Sylvie Vartan artificiellement rajeunie tandis qu’un peu plus tard, le choix d’Ariane Massenet pour incarner Sophie Davant ne semble pas être le plus judicieux. Mais finalement, on oublie ces quelques pas de côté grâce à l’omniprésence d’une Leïla Bekhti que le maquillage, brillant de tous ses fards, a chargé du poids des ans sans la délester de sa capacité à diriger la vie son fils, alors âgé de presque trente ans, nous réservant ainsi quelques derniers clins d’œil cocasses.
Et puis, pour célébrer cette fête de la vie, il fallait bien une chanson. Normal que cette tâche soit dévolue à Sylvie Vartan (la vraie, celle d’aujourd’hui cette fois) qui, sur fond de Maritza, conclut avec grâce cette déclaration d’amour maternelle universelle et cet immense espoir face à l’infortune.
Claudine Levanneur (avoiralire.com)
Cap ciné
vendredi 4 avril
à 15h30
Séance en audiodescription avec sous-titrages pour malentendants
Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant
MA MÈRE, DIEU ET SYLVIE VARTAN
de Ken Scott
Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Sylvie Vartan...
FRANCE - 2025 - 1h38
En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d'une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l'empêche de se tenir debout. Contre l'avis de tous, elle promet à son fils qu'il marchera comme les autres et qu'il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n'aura de cesse de tout mettre en oeuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d'épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d'une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d'un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d'une mère pour son enfant.
https://www.gaumont.com/fr/film/ma-mere-dieu-et-sylvie-vartan
A PROPOS
Les années 60 forment une décennie insouciante et joyeuse qui connaît de nombreux bouleversements socioculturels et voit l’émergence d’une catégorie de jeunes chanteurs, surnommés Les yéyés, dont les tubes résonnent encore aujourd’hui. C’est bien cette inépuisable joie de vivre que le réalisateur canadien Ken Scott prend un plaisir communicatif à restituer, tout au moins dans la première partie du film, avec cette adaptation du roman autobiographique de Roland Perez.
En 1963, la famille Perez s’apprête à accueillir son sixième enfant. Cet heureux événement lui vaut même l’accession à un HLM, porte de Choisy à Paris. Ombre au tableau, le petit Roland naît avec un pied bot. Mais dans ce clan soudé, quand l’adversité s’invite, il n’est pas question de s’y complaire. Commence alors pour Esther, sa mère, une juive marocaine au caractère bien trempé, un combat de tous les instants.
Car, elle l’a juré, son fils ne restera pas handicapé et aura une vie merveilleuse. Il n’ira à l’école que le jour où il aura retrouvé l’usage de ses deux pieds. De médecins en spécialistes, de prières en rebouteux, elle ne lâche rien, tout en continuant à recevoir ses amies et cuisiner pour sa famille dans cet appartement adorablement vintage, peuplé de personnages pittoresques aux vêtements colorés. Guerrière infatigable, Esther doit aussi déjouer les funestes projets de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), représentée par Jeanne Balibar, réjouissante dans ce rôle d’inspectrice pas si revêche qu’elle semble l’être. En effet, celle-ci menace de placer Roland, au prétexte qu’à sept ans, il n’est toujours pas scolarisé. Un traitement miracle immobilise, pendant des mois, le garçonnet qui, pour se consoler et au grand dam de ses frères aînés, écoute en boucle les chansons de Sylvie Vartan. Les paroles lui servent de guide d’apprentissage de la lecture, les délivrant ainsi, sa mère et lui, de l’emprise de l’intransigeante Madame Fleury de l’ASE, surnommée « la saleté » par Esther.
Leïla Bekhti, à l’image de son personnage haut en couleur, s’impose comme le maillon fort de cette comédie familiale enjouée et envahit tout l’espace pour donner vie à cette mère touchante de dévouement et d’amour pour son oisillon blessé. Sa complicité avec le jeune Naïm Naji (Roland enfant) est palpable. Des dialogues pétillants, une alternance de séquences d’humour et d’émotion suffisent à rendre cette histoire incroyablement vraie tout à fait agréable à regarder.
Pourtant, à peine notre jeune éclopé trouve-t-il l’intégralité de sa mobilité, que le récit s’étiole. Jonathan Cohen, tout à fait crédible sous les traits de Roland Perez adulte, n’est nullement à remettre en cause. La créativité s’amenuise et quelques scènes peinent à convaincre. Ainsi, le jeune Roland transformé en apprenti interviewer nous renvoie l’image si peu plausible qu’elle en est presque gênante d’une Sylvie Vartan artificiellement rajeunie tandis qu’un peu plus tard, le choix d’Ariane Massenet pour incarner Sophie Davant ne semble pas être le plus judicieux. Mais finalement, on oublie ces quelques pas de côté grâce à l’omniprésence d’une Leïla Bekhti que le maquillage, brillant de tous ses fards, a chargé du poids des ans sans la délester de sa capacité à diriger la vie son fils, alors âgé de presque trente ans, nous réservant ainsi quelques derniers clins d’œil cocasses.
Et puis, pour célébrer cette fête de la vie, il fallait bien une chanson. Normal que cette tâche soit dévolue à Sylvie Vartan (la vraie, celle d’aujourd’hui cette fois) qui, sur fond de Maritza, conclut avec grâce cette déclaration d’amour maternelle universelle et cet immense espoir face à l’infortune.
Claudine Levanneur (avoiralire.com)