ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Loin de tous les lieux communs pacifistes, le premier long métrage du romancier américain Dalton Trumbo, projeté à Cannes Classics en version restaurée, reçut un accueil unanime en 1971 sur la Croisette, où il décrocha le Grand Prix de la critique internationale et le Prix Spécial du Jury.
Dernier jour de la Première Guerre mondiale : John Bonham, un engagé volontaire, est gravement blessé par un obus. Privé de tous ses organes sensoriels, il ne lui reste plus que son cerveau, grâce auquel il pense et il rêve. Bien qu’il parvienne à signifier à l’infirmière qui le soigne son souhait d’en finir avec l’existence, les médecins militaires repoussent ses requêtes et le maintiennent dans cet état végétatif contre son gré.
Quel autre film de l’histoire du cinéma a pointé de façon aussi frontale et bouleversante l’horreur de la guerre – et le désespoir d’un être victime de la tyrannie médicale – que Johnny Got His Gun ? Victime du maccarthysme, Dalton Trumbo avait été contraint de travailler durant treize ans sous pseudonyme avant de signer avec ce long métrage très sombre, adapté de son propre roman, sa première réalisation.
Dans un entretien donné en mai 1971 au journal L’Humanité, le cinéaste a expliqué avoir voulu «?atteindre la répulsion du cœur et de l’esprit?»?après avoir vu «?tellement de films contre la guerre ne provoquant qu’une répulsion physique?». La première version du film fut écrite en collaboration avec Luis Buñuel en 1964, mais le financement de l’adaptation échoua et le projet fut abandonné avant d’être repris par Dalton Trumbo seul deux ans plus tard.
Johnny Got His Gun est une œuvre singulière, d’une noirceur totale, où le noir et le blanc s’entremêlent à la couleur, comme si les rêves et les fantasmes de Joe déchiraient la sinistre réalité.
Benoit Pavan (festival-cannes.com)
Ciné classique
dimanche 8 décembre
à 17h45
Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue anglaise
JOHNNY GOT HIS GUN
de Dalton Trumbo
Avec Timothy Bottoms, Kathy Fields, Jason Robards
USA - 1971 - 1h52 - VOST - Prix spécial du jury Cannes 1971 - Réédition - Version restaurée 4K
Première guerre mondiale: le jeune Américain Joe Bonham part combattre en France. Il laisse derrière lui sa toute jeune fiancée, Kareen. Au cours d'une mission de nuit, il reçoit de plein fouet un obus... Opéré et considéré comme " décervelé ", il se réveille et constate peu à peu l'étendue de ses blessures : plus de bras, de jambes, de visage, sourd, aveugle et muet... Va commencer alors pour Johnny, entre rêves, cauchemars et souvenirs, un long, très long combat pour revenir dans le monde des vivants... Mais les vivants voudront-ils encore de lui ?
https://www.malavidafilms.com/cinema/JohnnyGotHisGun
A PROPOS
Loin de tous les lieux communs pacifistes, le premier long métrage du romancier américain Dalton Trumbo, projeté à Cannes Classics en version restaurée, reçut un accueil unanime en 1971 sur la Croisette, où il décrocha le Grand Prix de la critique internationale et le Prix Spécial du Jury.
Dernier jour de la Première Guerre mondiale : John Bonham, un engagé volontaire, est gravement blessé par un obus. Privé de tous ses organes sensoriels, il ne lui reste plus que son cerveau, grâce auquel il pense et il rêve. Bien qu’il parvienne à signifier à l’infirmière qui le soigne son souhait d’en finir avec l’existence, les médecins militaires repoussent ses requêtes et le maintiennent dans cet état végétatif contre son gré.
Quel autre film de l’histoire du cinéma a pointé de façon aussi frontale et bouleversante l’horreur de la guerre – et le désespoir d’un être victime de la tyrannie médicale – que Johnny Got His Gun ? Victime du maccarthysme, Dalton Trumbo avait été contraint de travailler durant treize ans sous pseudonyme avant de signer avec ce long métrage très sombre, adapté de son propre roman, sa première réalisation.
Dans un entretien donné en mai 1971 au journal L’Humanité, le cinéaste a expliqué avoir voulu «?atteindre la répulsion du cœur et de l’esprit?»?après avoir vu «?tellement de films contre la guerre ne provoquant qu’une répulsion physique?». La première version du film fut écrite en collaboration avec Luis Buñuel en 1964, mais le financement de l’adaptation échoua et le projet fut abandonné avant d’être repris par Dalton Trumbo seul deux ans plus tard.
Johnny Got His Gun est une œuvre singulière, d’une noirceur totale, où le noir et le blanc s’entremêlent à la couleur, comme si les rêves et les fantasmes de Joe déchiraient la sinistre réalité.
Benoit Pavan (festival-cannes.com)