ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Avec un titre pareil, on pourrait s’attendre au pire. D’autant que le film s’ouvre sur une page gigantesque de musique symphonique où l’on voit le comédien Benjamin Lavernhe s’agiter devant les musiciens, la baguette à la main. Cette entrée en matière annonce tout le reste : un film fleuve, généreux, bruyant, où la musique flirte avec les bons sentiments et réconcilie avec le cinéma. Emmanuel Courcol présente son quatrième long métrage et il faut bien le reconnaître, c’est une véritable réussite. L’artiste a occupé toutes les places, scénariste, acteur et donc réalisateur. Il connaît bien les ficelles du métier, sait toucher le cœur des spectateurs et surtout il s’entourer d’acteurs talentueux, à commencer par Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin.
En fanfare est un film enjoué et optimiste. Rien n’est absolument plausible mais tout fonctionne avec grâce. Un chef d’orchestre célèbre découvre à l’occasion d’une leucémie qu’il n’est pas le fils naturel de ses parents et a un frère quelque part près de Lille, dont la moelle osseuse est compatible avec la sienne. Le plus incroyable et donc le moins vraisemblable, est que ce frère joue du trombone dans une fanfare en mal de se trouver un chef. Tout semble écrit à l’avance et pourtant, la fiction emporte merveilleusement son spectateur dans le rire, les larmes et l’émotion. On ne sera pas étonné de savoir que Robert Guédiguian a coproduit le film, tant on perçoit la touche populaire, accessible mais extrêmement bien travaillée.
L’une des fonctions du cinéma est de procurer le plaisir. C’est chose faite. En fanfare excite les sens musicaux, cérébraux et visuels à la fois. L’œuvre ne se prend jamais au sérieux et pourtant, elle est ficelée à la perfection, calibrée pour viser juste dans les sentiments du spectateur. Il ne s’agit en aucun cas de démagogie. Emmanuel Courcol aime et respecte son public pour lui offrir un spectacle qui ne ridiculise jamais les gens du terroir, au point de leur offrir une belle page sur les écrans en les invitant comme musiciens de la fanfare. Les acteurs amateurs ne sont jamais assombris par les comédiens professionnels : tout le monde se complète avec générosité, gaité et passion. Il y a véritablement du Guédiguian là-dedans, dans cette manière de fabriquer un cinéma populaire mais digne et lumineux.
En fanfare met aussi à l’honneur la dimension de l’amour fraternel. Pour une fois, on ne propose pas un film larmoyant et névrosé sur les structures familiales. Emmanuel Courcol entend défendre la question de la fratrie comme une valeur qui élève les consciences. Il y a aussi un peu des oppositions de classe comme dans La vie est un long fleuve tranquille mais sans que cela ne prenne des proportions trop caricaturales. Quoi qu’on en pense, grandir dans un milieu aisé en région parisienne n’augure pas du même destin que celui d’être élevé dans un milieu très modeste, loin des lieux de culture. Emmanuel Courcol n’entend pas juger cette situation sociologique de fait : il montre au contraire que, quand il s’agit de vie et d’amour, les différences sociales peuvent s’effacer.
En fanfare est un film qui rend formidablement heureux. C’est tout ce que l’on attend du cinéma. Tout laisse penser que le long-métrage sera un très grand succès de salle à l’instar d’Un triomphe qui avait réuni plus de 300 000 entrées à travers le monde.
Laurent Cambon (avoiralire.com)
Cap ciné
vendredi 29 novembre
à 15h30
Séance en audiodescription avec sous-titrages pour malentendants
Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant
EN FANFARE
de Emmanuel Courcol
avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco
FRANCE - 2024 - 1h42 - Cannes 2024
Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…
https://diaphana.fr/film/en-fanfare/
A PROPOS
Avec un titre pareil, on pourrait s’attendre au pire. D’autant que le film s’ouvre sur une page gigantesque de musique symphonique où l’on voit le comédien Benjamin Lavernhe s’agiter devant les musiciens, la baguette à la main. Cette entrée en matière annonce tout le reste : un film fleuve, généreux, bruyant, où la musique flirte avec les bons sentiments et réconcilie avec le cinéma. Emmanuel Courcol présente son quatrième long métrage et il faut bien le reconnaître, c’est une véritable réussite. L’artiste a occupé toutes les places, scénariste, acteur et donc réalisateur. Il connaît bien les ficelles du métier, sait toucher le cœur des spectateurs et surtout il s’entourer d’acteurs talentueux, à commencer par Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin.
En fanfare est un film enjoué et optimiste. Rien n’est absolument plausible mais tout fonctionne avec grâce. Un chef d’orchestre célèbre découvre à l’occasion d’une leucémie qu’il n’est pas le fils naturel de ses parents et a un frère quelque part près de Lille, dont la moelle osseuse est compatible avec la sienne. Le plus incroyable et donc le moins vraisemblable, est que ce frère joue du trombone dans une fanfare en mal de se trouver un chef. Tout semble écrit à l’avance et pourtant, la fiction emporte merveilleusement son spectateur dans le rire, les larmes et l’émotion. On ne sera pas étonné de savoir que Robert Guédiguian a coproduit le film, tant on perçoit la touche populaire, accessible mais extrêmement bien travaillée.
L’une des fonctions du cinéma est de procurer le plaisir. C’est chose faite. En fanfare excite les sens musicaux, cérébraux et visuels à la fois. L’œuvre ne se prend jamais au sérieux et pourtant, elle est ficelée à la perfection, calibrée pour viser juste dans les sentiments du spectateur. Il ne s’agit en aucun cas de démagogie. Emmanuel Courcol aime et respecte son public pour lui offrir un spectacle qui ne ridiculise jamais les gens du terroir, au point de leur offrir une belle page sur les écrans en les invitant comme musiciens de la fanfare. Les acteurs amateurs ne sont jamais assombris par les comédiens professionnels : tout le monde se complète avec générosité, gaité et passion. Il y a véritablement du Guédiguian là-dedans, dans cette manière de fabriquer un cinéma populaire mais digne et lumineux.
En fanfare met aussi à l’honneur la dimension de l’amour fraternel. Pour une fois, on ne propose pas un film larmoyant et névrosé sur les structures familiales. Emmanuel Courcol entend défendre la question de la fratrie comme une valeur qui élève les consciences. Il y a aussi un peu des oppositions de classe comme dans La vie est un long fleuve tranquille mais sans que cela ne prenne des proportions trop caricaturales. Quoi qu’on en pense, grandir dans un milieu aisé en région parisienne n’augure pas du même destin que celui d’être élevé dans un milieu très modeste, loin des lieux de culture. Emmanuel Courcol n’entend pas juger cette situation sociologique de fait : il montre au contraire que, quand il s’agit de vie et d’amour, les différences sociales peuvent s’effacer.
En fanfare est un film qui rend formidablement heureux. C’est tout ce que l’on attend du cinéma. Tout laisse penser que le long-métrage sera un très grand succès de salle à l’instar d’Un triomphe qui avait réuni plus de 300 000 entrées à travers le monde.
Laurent Cambon (avoiralire.com)