ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Lorsque Zineb est embrassée de force, Amina et Djeneba, ses amies, décident d’agir. En cachette, elles la filment en train de discuter avec son agresseur. Il s’approche, lui susurre des propos obscènes, puis s’en va. Le voilà pris sur le fait. Dans les jours qui suivent, l’adolescente s’enferme dans le silence, prisonnière de la « hchouma », la culture de la honte. Le film HLM Pussy, le premier long métrage de Nora El Hourch, pose subtilement la question du consentement à travers les troubles dissociatifs du personnage, caractérisés à l’écran par une nuit étoilée. Prise dans les ténèbres, Zineb est aussi malléable qu’une poupée.
Adolescente au sourire candide, Amina est tout le contraire et déroute par son innocence. Choyée par ses parents, elle vit dans une bulle en passe d’éclater. Sans consulter Zineb, elle poste sur les réseaux sociaux la vidéo, qui devient virale. En voulant protéger son amie, elle a mis le doigt dans un engrenage bien plus grand. Nourrie par des vidéos féministes, elle désire faire justice elle-même. Une sorte de « revenge porn » (vidéo à caractère sexuel diffusé sur les réseaux sociaux) inversé, où l’agresseur est cloué au pilori. La réalisatrice soulève le chaos engendré par cette volonté de bien faire. Obliger une victime à parler, c’est faire un pas en arrière.
Nora El Hourch étudie ce milieu sans a priori et retranscrit avec justesse le langage des banlieues : les échanges sont réalistes, le phrasé crédible. La dureté des propos surprend, quitte à choquer sciemment le spectateur. Les trois actrices, Leah Aubert, Médina Diarra et Salma Takaline, ont une complicité qui crève l’écran. Cette amitié touchante prend aux tripes, malgré la présence surplombante de l’agresseur. Ses apparitions sont rythmées par une musique lancinante qui envahit tout l’espace. À mesure que l’angoisse monte, on craint pour les victimes, enchaînées par cette force omnipotente qu’est le patriarcat.
Lucie Fratta-Orsolin (L'humanité)
Séance Rencontre / Estival Premiers Plans
lundi 26 août
2024 à 14h00
Présentée et suivie d'une rencontre avec Nora El Hourch, réalisatrice et Médina Diarra, actrice
Séance organisée en partenariat avec le Festival Premiers Plans
HLM PUSSY
de Nora El Hourch
Avec Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline
FRANCE - 2023 - 1h41
Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions.
A PROPOS
Lorsque Zineb est embrassée de force, Amina et Djeneba, ses amies, décident d’agir. En cachette, elles la filment en train de discuter avec son agresseur. Il s’approche, lui susurre des propos obscènes, puis s’en va. Le voilà pris sur le fait. Dans les jours qui suivent, l’adolescente s’enferme dans le silence, prisonnière de la « hchouma », la culture de la honte. Le film HLM Pussy, le premier long métrage de Nora El Hourch, pose subtilement la question du consentement à travers les troubles dissociatifs du personnage, caractérisés à l’écran par une nuit étoilée. Prise dans les ténèbres, Zineb est aussi malléable qu’une poupée.
Adolescente au sourire candide, Amina est tout le contraire et déroute par son innocence. Choyée par ses parents, elle vit dans une bulle en passe d’éclater. Sans consulter Zineb, elle poste sur les réseaux sociaux la vidéo, qui devient virale. En voulant protéger son amie, elle a mis le doigt dans un engrenage bien plus grand. Nourrie par des vidéos féministes, elle désire faire justice elle-même. Une sorte de « revenge porn » (vidéo à caractère sexuel diffusé sur les réseaux sociaux) inversé, où l’agresseur est cloué au pilori. La réalisatrice soulève le chaos engendré par cette volonté de bien faire. Obliger une victime à parler, c’est faire un pas en arrière.
Nora El Hourch étudie ce milieu sans a priori et retranscrit avec justesse le langage des banlieues : les échanges sont réalistes, le phrasé crédible. La dureté des propos surprend, quitte à choquer sciemment le spectateur. Les trois actrices, Leah Aubert, Médina Diarra et Salma Takaline, ont une complicité qui crève l’écran. Cette amitié touchante prend aux tripes, malgré la présence surplombante de l’agresseur. Ses apparitions sont rythmées par une musique lancinante qui envahit tout l’espace. À mesure que l’angoisse monte, on craint pour les victimes, enchaînées par cette force omnipotente qu’est le patriarcat.
Lucie Fratta-Orsolin (L'humanité)