ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Jeunesse en sursis, le premier long-métrage de l'Ukrainienne Kateryna Gornostai, sacré Ours d'argent lors du dernier festival de Berlin, s’inscrit pleinement dans un genre. Celui du teen movie. Mais un teen-movie voluptueux, sans pom-pom girls ni cheerleaders, qui fait la part belle aux lents mouvements de caméra, si délicats, aux plans serrés sur des visages à fleur de peau, aux chambres d’ado colorées comme aux salles de classe plutôt fades, aux tchats sur Instagram comme aux scènes de slow et de techno au bal de fin d’année. Le film raconte les émois de plusieurs lycéens ukrainiens, à l'aube de l'âge adulte et des études supérieures, tous réunis dans la même classe. À mesure que le film avance, un trio d’amis, un peu marginaux, surtout inséparables, se détache du film et éblouit l’écran. On observe leurs déboires, leurs sentiments, cette sensation troublante d’être ado. Et ce, sans jamais aborder la question de la guerre en Ukraine frontalement, renforçant de fait son universalité. Originalité du film, les adolescents livrent par moments leurs questionnements (tourments) face caméra, dans des scènes d'entretien individuel avec l’équipe du film. Tout y passe, l'avenir, le sentiment amoureux, celui amical, les parents, la culpabilité, la solitude, l'anxiété (serait-ce la dépression ?). La réalisatrice brouille les pistes. On se sait plus trop bien si ce sont les vrais adolescents qui parlent ou leurs personnages. La fiction se donne alors des allures de documentaire. Et trouve un écho politique singulier dans le contexte actuel. Pour le meilleur.
Première
Ciné Ukraine
lundi 20 novembre
2023 à 18h00
18h00 : JEUNESSE EN SURSIS de Kateryna Gornostai
suivi d'une rencontre avec Anthelme Vidaud, auteur de Ciné-Ukraine, histoire(s) d'indépendance / Editions Warm
21h00 PIERRE FEUILLE PISTOLET de Maciek Hamela
Tarif soirée 10€ les 2 films
Soirée organisée en collaboration avec le Festival Premiers Plans
JEUNESSE EN SURSIS
de Kateryna Gornostai
avec Maria Fedorchenko, Arsenii Markov, Yana Isaienko
UKRAINE - 2021 - 2h02 - VOST - Ours d'argent Berlin 2023
Masha effectue sa dernière année de lycée. Elle traîne le plus souvent avec deux amis aussi anti-conformistes qu'elle, et tombe amoureuse d'une manière qui la force à sortir de sa zone de confort. Une histoire universelle sur la jeunesse ukrainienne qui trouve une résonance particulière dans le contexte actuel.
https://www.waynapitch.com/stop-zemlia
A PROPOS
Jeunesse en sursis, le premier long-métrage de l'Ukrainienne Kateryna Gornostai, sacré Ours d'argent lors du dernier festival de Berlin, s’inscrit pleinement dans un genre. Celui du teen movie. Mais un teen-movie voluptueux, sans pom-pom girls ni cheerleaders, qui fait la part belle aux lents mouvements de caméra, si délicats, aux plans serrés sur des visages à fleur de peau, aux chambres d’ado colorées comme aux salles de classe plutôt fades, aux tchats sur Instagram comme aux scènes de slow et de techno au bal de fin d’année. Le film raconte les émois de plusieurs lycéens ukrainiens, à l'aube de l'âge adulte et des études supérieures, tous réunis dans la même classe. À mesure que le film avance, un trio d’amis, un peu marginaux, surtout inséparables, se détache du film et éblouit l’écran. On observe leurs déboires, leurs sentiments, cette sensation troublante d’être ado. Et ce, sans jamais aborder la question de la guerre en Ukraine frontalement, renforçant de fait son universalité. Originalité du film, les adolescents livrent par moments leurs questionnements (tourments) face caméra, dans des scènes d'entretien individuel avec l’équipe du film. Tout y passe, l'avenir, le sentiment amoureux, celui amical, les parents, la culpabilité, la solitude, l'anxiété (serait-ce la dépression ?). La réalisatrice brouille les pistes. On se sait plus trop bien si ce sont les vrais adolescents qui parlent ou leurs personnages. La fiction se donne alors des allures de documentaire. Et trouve un écho politique singulier dans le contexte actuel. Pour le meilleur.
Première
A PROPOS
Se frayant un chemin entre les champs minés, Maciek Hamela nous embarque comme passager de sa voiture fuyant l'Ukraine au milieu de l'avancée russe. La guerre demeure hors champ. Et pourtant nous la voyons se refléter sur le visage des enfants, des femmes et des personnes âgées qu'il aide à rejoindre la Pologne. Ce n'est qu'en quittant la guerre, en lui tournant le dos, que ces personnes commencent à réaliser l'ampleur de ce qui s'est passé. Derrière - le monde détruit, dont les réfugiés ont tenté de sauver les débris : des chats, quelques vêtements, un fer à repasser... Devant - la séparation des maris, des fils, des pères qui sont restés pour défendre leur pays. La voiture du réalisateur est à la fois la scène et le bateau, un espace intime pour partager en toute sincérité les inquiétudes, les rêves et l'espoir.
En pointant sa caméra vers le siège arrière, le cinéaste pose sur eux un regard plein de respect et de tendresse, toujours dans la bonne distance, et parvient ainsi à mêler son geste humanitaire d'un geste cinématographique fort. Le film donne à voir une communauté de destin dans laquelle on reconnaît et retrouve notre humanité.
Lucas Delangle, Reza Serkanian et Lina Tsrimova, cinéastes de l'ACID
PIERRE FEUILLE PISTOLET
de Maciek Hamela
Documentaire
POLOGNE - FRANCE - UKRAINE - 2023 - 1h24 - VOST - Cannes 2023
Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.
https://www.new-story.eu/films/pierre-feuille-pistolet/
A PROPOS
Se frayant un chemin entre les champs minés, Maciek Hamela nous embarque comme passager de sa voiture fuyant l'Ukraine au milieu de l'avancée russe. La guerre demeure hors champ. Et pourtant nous la voyons se refléter sur le visage des enfants, des femmes et des personnes âgées qu'il aide à rejoindre la Pologne. Ce n'est qu'en quittant la guerre, en lui tournant le dos, que ces personnes commencent à réaliser l'ampleur de ce qui s'est passé. Derrière - le monde détruit, dont les réfugiés ont tenté de sauver les débris : des chats, quelques vêtements, un fer à repasser... Devant - la séparation des maris, des fils, des pères qui sont restés pour défendre leur pays. La voiture du réalisateur est à la fois la scène et le bateau, un espace intime pour partager en toute sincérité les inquiétudes, les rêves et l'espoir.
En pointant sa caméra vers le siège arrière, le cinéaste pose sur eux un regard plein de respect et de tendresse, toujours dans la bonne distance, et parvient ainsi à mêler son geste humanitaire d'un geste cinématographique fort. Le film donne à voir une communauté de destin dans laquelle on reconnaît et retrouve notre humanité.
Lucas Delangle, Reza Serkanian et Lina Tsrimova, cinéastes de l'ACID