ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Une sélection à Cannes Première, trente ans après la présentation des Roseaux sauvages d’André Téchiné, où il faisait ses débuts en tant qu’acteur : voilà une belle histoire pour Gaël Morel. Une histoire de persévérance pour ce garçon désormais quinquagénaire, devenu cinéaste avec des fulgurances (À toute vitesse, 1996) et des absences, trop peu de films tournés. Vivre, mourir, renaître raconte tout cela : la filiation avec Téchiné et Les Roseaux sauvages, célébration de la jeunesse et de l’amour dans la lumière et la gravité, le temps qui passe et une envie de cinéma qui, malgré les difficultés, n’a jamais été aussi forte, aussi évidente.
On est d’emblée impressionné par la mise en scène de Gaël Morel, l’émerveillement qu’il nous communique en reconstituant comme un éden amoureux le Paris du milieu des années 1990. Sammy et Emma commencent une romance qui va grandir, s’installer dans la vie de famille et croiser le chemin solitaire de Cyril, un photographe dont le regard cherche la grâce, la magie, et trouve les yeux, le corps, la présence de Sammy…
Cet élan vers la beauté, bien dans l’esprit de ces années 1990 retrouvées, est aussi la loi de Vivre, mourir, renaître, où chaque plan séduit par sa composition, sa vitalité. Le bonheur est le sujet de ce film et, cinématographiquement parlant, il est là tout le temps. Les personnages vont, eux, voir leur joie de vivre percutée par la peur de mourir, avec les débuts de l’épidémie du sida, se révéler fragiles, mortels. Puis renaître ? Le titre l’annonce, affirmant sa foi dans un bonheur qui pourrait même être éternel, qu’on le vive au présent ou qu’on s’en souvienne…
Au fil d’une dizaine d’années, Gaël Morel donne à son scénario intimiste un séduisant lyrisme romanesque qui amène chacun à changer de place : entre Emma, Sammy et Cyril, les liens se recomposent, le désir fulgurant et la sensualité laissent place à d’autres façons d’être proches, d’être ensemble, et la maturité naît de l’apprentissage de l’existence en accéléré, dans l’urgence du compte à rebours que lançait alors le sida.
Tourné vers les corps, le désir et le plaisir homosexuel et hétérosexuel, Vivre, mourir, renaître est aussi une réflexion poignante sur les rencontres, les partages qui deviennent des expériences fondatrices. Aussi émouvant, parfois, qu’un mélo, le film a également une solidité classique, une intensité sereine et méditative. Il est porté par trois comédiens aussi inspirés que leur metteur en scène. Lou Lampros ne cesse de surprendre dans le rôle d’Emma, Théo Christine donne à Sammy la force d’un astre solaire et, incarnant Cyril, Victor Belmondo fait l’effet d’une apparition, tout de douceur masculine et de sensibilité. Un bonheur d’acteur.
Frédéric Strauss (Télérama)
Avant première / Rencontre
mercredi 18 septembre
2024 à 20h00
En présence de Gaël Morel, réalisateur
Séance organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant
VIVRE, MOURIR, RENAÎTRE
de Gaël Morel
avec Lou Lampros, Victor Belmondo, Théo Christine
FRANCE - 2024 - 1h49 - Cannes 2024
Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l'aime aussi. Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l'arrivée du sida. Alors qu'ils s'attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu.
https://www.arpselection.com/film/vivre-mourir-renaitre/
A PROPOS
Une sélection à Cannes Première, trente ans après la présentation des Roseaux sauvages d’André Téchiné, où il faisait ses débuts en tant qu’acteur : voilà une belle histoire pour Gaël Morel. Une histoire de persévérance pour ce garçon désormais quinquagénaire, devenu cinéaste avec des fulgurances (À toute vitesse, 1996) et des absences, trop peu de films tournés. Vivre, mourir, renaître raconte tout cela : la filiation avec Téchiné et Les Roseaux sauvages, célébration de la jeunesse et de l’amour dans la lumière et la gravité, le temps qui passe et une envie de cinéma qui, malgré les difficultés, n’a jamais été aussi forte, aussi évidente.
On est d’emblée impressionné par la mise en scène de Gaël Morel, l’émerveillement qu’il nous communique en reconstituant comme un éden amoureux le Paris du milieu des années 1990. Sammy et Emma commencent une romance qui va grandir, s’installer dans la vie de famille et croiser le chemin solitaire de Cyril, un photographe dont le regard cherche la grâce, la magie, et trouve les yeux, le corps, la présence de Sammy…
Cet élan vers la beauté, bien dans l’esprit de ces années 1990 retrouvées, est aussi la loi de Vivre, mourir, renaître, où chaque plan séduit par sa composition, sa vitalité. Le bonheur est le sujet de ce film et, cinématographiquement parlant, il est là tout le temps. Les personnages vont, eux, voir leur joie de vivre percutée par la peur de mourir, avec les débuts de l’épidémie du sida, se révéler fragiles, mortels. Puis renaître ? Le titre l’annonce, affirmant sa foi dans un bonheur qui pourrait même être éternel, qu’on le vive au présent ou qu’on s’en souvienne…
Au fil d’une dizaine d’années, Gaël Morel donne à son scénario intimiste un séduisant lyrisme romanesque qui amène chacun à changer de place : entre Emma, Sammy et Cyril, les liens se recomposent, le désir fulgurant et la sensualité laissent place à d’autres façons d’être proches, d’être ensemble, et la maturité naît de l’apprentissage de l’existence en accéléré, dans l’urgence du compte à rebours que lançait alors le sida.
Tourné vers les corps, le désir et le plaisir homosexuel et hétérosexuel, Vivre, mourir, renaître est aussi une réflexion poignante sur les rencontres, les partages qui deviennent des expériences fondatrices. Aussi émouvant, parfois, qu’un mélo, le film a également une solidité classique, une intensité sereine et méditative. Il est porté par trois comédiens aussi inspirés que leur metteur en scène. Lou Lampros ne cesse de surprendre dans le rôle d’Emma, Théo Christine donne à Sammy la force d’un astre solaire et, incarnant Cyril, Victor Belmondo fait l’effet d’une apparition, tout de douceur masculine et de sensibilité. Un bonheur d’acteur.
Frédéric Strauss (Télérama)