ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
En 1993, la major américaine Warner Bros. décide d'autoriser Canal+, alors au firmament de sa créativité, à utiliser des extraits de films de son catalogue sans payer de droits, en les sommant d'éviter simplement ceux d'Eastwood et Kubrick. Si les deux géants manquent à l'appel, ‘Le Grand Détournement’ demeure tout de même le film à la distribution la plus hallucinante de tous les temps. Montage absurde de centaines de plans issus de dizaines de films différents (‘Jeremiah Johnson’, ‘Les Hommes du Président’, ‘Rio Bravo’...), l'oeuvre devient un plaisir surréaliste unique, d'autant que le concept a été poussé jusqu'à ses retranchements extrêmes : l'intégralité des dialogues fut réécrite, privilégiant l'absurde, et le film fut redoublé... par les doubleurs originaux ! L'histoire, qui suit les aventures de deux journalistes (Hoffman et Redford) enquêtant sur le passé de George Abitbol (John Wayne), « l'homme le plus classe du monde », n'a ni queue ni tête, et donne lieu à des séquences devenues cultes au fil des années. Nombreux sont ceux qui ont découvert le film sur le tard, par divers moyens, ‘Le Grand Détournement’ n'étant jamais sorti en VHS ou DVD pour des questions de droits. A noter que cet événement délirant fut concoté par des réalisateurs « maison », Dominique Mézerette et Michel Hazanavicius, ce dernier ayant prit goût à la parodie et la citation puisqu'il signa par la suite les deux ‘OSS 117’ et ‘The Artist’ !
Plans Cultes
mardi 11 janvier
2022 à 20h00
LA CLASSE AMÉRICAINE
de Michel Hazanavicius & Dominique Mezerette
avec John Wayne, Robert Redford, Dustin Hoffman
FRANCE - 1993 - 1h10
George Abitbol, "l'homme le plus classe du monde" meurt en prononçant les mystérieux mots "Monde de merde". Les journalistes Dave, Peter et Steven mènent l'enquête...
https://ouich.es/
A PROPOS
En 1993, la major américaine Warner Bros. décide d'autoriser Canal+, alors au firmament de sa créativité, à utiliser des extraits de films de son catalogue sans payer de droits, en les sommant d'éviter simplement ceux d'Eastwood et Kubrick. Si les deux géants manquent à l'appel, ‘Le Grand Détournement’ demeure tout de même le film à la distribution la plus hallucinante de tous les temps. Montage absurde de centaines de plans issus de dizaines de films différents (‘Jeremiah Johnson’, ‘Les Hommes du Président’, ‘Rio Bravo’...), l'oeuvre devient un plaisir surréaliste unique, d'autant que le concept a été poussé jusqu'à ses retranchements extrêmes : l'intégralité des dialogues fut réécrite, privilégiant l'absurde, et le film fut redoublé... par les doubleurs originaux ! L'histoire, qui suit les aventures de deux journalistes (Hoffman et Redford) enquêtant sur le passé de George Abitbol (John Wayne), « l'homme le plus classe du monde », n'a ni queue ni tête, et donne lieu à des séquences devenues cultes au fil des années. Nombreux sont ceux qui ont découvert le film sur le tard, par divers moyens, ‘Le Grand Détournement’ n'étant jamais sorti en VHS ou DVD pour des questions de droits. A noter que cet événement délirant fut concoté par des réalisateurs « maison », Dominique Mézerette et Michel Hazanavicius, ce dernier ayant prit goût à la parodie et la citation puisqu'il signa par la suite les deux ‘OSS 117’ et ‘The Artist’ !

A PROPOS
Douze ans après son aventure au Caire, Hubert Bonisseur de la Bath (Dujardin), l’agent 117 des Services spéciaux français, est envoyé en mission à Rio de “Janeire” pour récupérer un microfilm qui pourrait mettre en difficulté quelques hauts fonctionnaires français un peu trop zélés sous l’Occupation… Ce deuxième pastiche des films d’espionnage des années 60 et 70 en général (plus que des films d’André Hunebelle et consorts tirés des romans de Jean Bruce) frappe d’abord par sa ressemblance avec le premier – mêmes défauts et mêmes qualités. Le genre du pastiche oblige à un filmage assez laid puisque le modèle l’était. En cela, ceux qui étaient curieux de voir Hazanavicius marcher sur les traces de Philippe de Broca seront déçus. L’Homme de Rio, qui n’était pas un pastiche, regardait certes avec beaucoup de clichés le Brésil des années 60, mais le regardait parfois en face (notamment dans les séquences tournées dans une Brasilia en construction).
Ici, tout demeure décor d’opérette, exotisme confortable, mais on ne saurait trop s’en plaindre. Parce que le but principal est ici de faire rire, et que l’on rit, et d’abord de la France, filmée elle aussi comme un objet exotique. La réussite de ces OSS 117 tient à la façon dont Hazanavicius et ses scénaristes ont su pousser jusqu’au ridicule les caractéristiques de ce bellâtre suffisant, incompétent et ethnocentré, qui concentre en lui tout ce que les étrangers nous reprochent en général. Ils ont su construire un archétype grotesque du Français. Certes, Blake Edwards l’avait fait avec Clouseau. Mais le fait que nous nous moquions de nous-mêmes accroît le potentiel comique et cathartique du personnage.
Enfin, Dujardin et Hazanavicius ont fait évoluer leur art comique. Dans certaines scènes, ils n’hésitent pas à faire durer la gêne qu’occasionnent les blagues foireuses de Bonisseur de la Bath. Geste qui rappelle encore certains films de Blake Edwards mais geste risqué : étirer le gag, oui, mais jusqu’où ? Où se situe la limite ? Un souci du timing qui témoigne du soin apporté par ses auteurs à la fabrication de ce film, et d’une recherche acharnée et artisanale de ce qui nous fait rire.
JB Morain (Les Inrocks)
OSS 117 : RIO NE REPOND PLUS
de Michel Hazanavicius
avec Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz
FRANCE - 2009 - 1h40
Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence !
A PROPOS
Douze ans après son aventure au Caire, Hubert Bonisseur de la Bath (Dujardin), l’agent 117 des Services spéciaux français, est envoyé en mission à Rio de “Janeire” pour récupérer un microfilm qui pourrait mettre en difficulté quelques hauts fonctionnaires français un peu trop zélés sous l’Occupation… Ce deuxième pastiche des films d’espionnage des années 60 et 70 en général (plus que des films d’André Hunebelle et consorts tirés des romans de Jean Bruce) frappe d’abord par sa ressemblance avec le premier – mêmes défauts et mêmes qualités. Le genre du pastiche oblige à un filmage assez laid puisque le modèle l’était. En cela, ceux qui étaient curieux de voir Hazanavicius marcher sur les traces de Philippe de Broca seront déçus. L’Homme de Rio, qui n’était pas un pastiche, regardait certes avec beaucoup de clichés le Brésil des années 60, mais le regardait parfois en face (notamment dans les séquences tournées dans une Brasilia en construction).
Ici, tout demeure décor d’opérette, exotisme confortable, mais on ne saurait trop s’en plaindre. Parce que le but principal est ici de faire rire, et que l’on rit, et d’abord de la France, filmée elle aussi comme un objet exotique. La réussite de ces OSS 117 tient à la façon dont Hazanavicius et ses scénaristes ont su pousser jusqu’au ridicule les caractéristiques de ce bellâtre suffisant, incompétent et ethnocentré, qui concentre en lui tout ce que les étrangers nous reprochent en général. Ils ont su construire un archétype grotesque du Français. Certes, Blake Edwards l’avait fait avec Clouseau. Mais le fait que nous nous moquions de nous-mêmes accroît le potentiel comique et cathartique du personnage.
Enfin, Dujardin et Hazanavicius ont fait évoluer leur art comique. Dans certaines scènes, ils n’hésitent pas à faire durer la gêne qu’occasionnent les blagues foireuses de Bonisseur de la Bath. Geste qui rappelle encore certains films de Blake Edwards mais geste risqué : étirer le gag, oui, mais jusqu’où ? Où se situe la limite ? Un souci du timing qui témoigne du soin apporté par ses auteurs à la fabrication de ce film, et d’une recherche acharnée et artisanale de ce qui nous fait rire.
JB Morain (Les Inrocks)