ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

BILLET D'HUMEUR / FLEUR SAUVAGE / VICTOR - Courts métrages - 2024-09-28

Courts métrages - samedi 28 septembre à 10h30

BILLET D'HUMEUR / FLEUR SAUVAGE / VICTOR

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES - Avant première / Rencontre / Festival Cultissime - 2024-09-28

Avant première / Rencontre / Festival Cultissime - samedi 28 septembre à 20h00

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES de Michel Hazanavicius

OÙ TU VOUDRAS, QUAND TU VOUDRAS - Séance spéciale - 2024-09-28

Séance spéciale - samedi 28 septembre à 13h00

OÙ TU VOUDRAS, QUAND TU VOUDRAS de Youn Bazin

DANS LES BOTTES DE LUCKY LUKE - Avant-Première / Festival Cultissime - 2024-09-28

Avant-Première / Festival Cultissime - samedi 28 septembre à 11h00

DANS LES BOTTES DE LUCKY LUKE de Xavier Lefebvre

CHRISTOPHER REEVE, LE SUPERMAN ÉTERNEL - Séance spéciale / Festival Cultissime - 2024-09-28

Séance spéciale / Festival Cultissime - samedi 28 septembre à 18h00

CHRISTOPHER REEVE, LE SUPERMAN ÉTERNEL de Philippe Guedj & Philippe Roure

AU BOULOT ! - Avant première / Rencontre - 2024-09-29

Avant première / Rencontre - dimanche 29 septembre à 18h00

AU BOULOT ! de Gilles Perret & François Ruffin

QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS - Soirée-débat sur la fin de vie - 2024-09-30

Soirée-débat sur la fin de vie - lundi 30 septembre à 20h00

QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS de Stéphane Brizé

LES JOURS HEUREUX - Ciné Doc - 2024-10-03

Ciné Doc - jeudi 03 octobre à 20h15

LES JOURS HEUREUX de Gilles Perret

QUAND VIENT L'AUTOMNE - Cap ciné - 2024-10-04

Cap ciné - vendredi 04 octobre à 15h30

QUAND VIENT L'AUTOMNE de François Ozon

QUAND VIENT L'AUTOMNE - Cap ciné - 2024-10-04

Cap ciné - vendredi 04 octobre à 19h45

QUAND VIENT L'AUTOMNE de François Ozon

LE GRAND BAIN - Soirée rencontre - 2024-10-07

Soirée rencontre - lundi 07 octobre à 20h00

LE GRAND BAIN de Gilles Lellouche

LA PROMESSE DE L'AIDANT - Soirée Rencontre - 2024-10-08

Soirée Rencontre - mardi 08 octobre à 20h00

LA PROMESSE DE L'AIDANT de Edouard Carrion

L'HISTOIRE DE SOULEYMANE - Soirée Rencontre - 2024-10-09

Soirée Rencontre - mercredi 09 octobre à 20h00

L'HISTOIRE DE SOULEYMANE de Boris Lojkine

CE QUI NOUS LIE - Soirée rencontre - 2024-10-10

Soirée rencontre - jeudi 10 octobre à 20h15

CE QUI NOUS LIE de Cédric Klapisch

DR. FOLAMOUR - Plans Cultes - 2024-10-15

Plans Cultes - mardi 15 octobre à 20h00

DR. FOLAMOUR de Stanley Kubrick

THE PARTY de Blake Edwards

ANGELO DANS LA FORÊT MYSTÉRIEUSE - Ciné goûter - 2024-10-24

Ciné goûter - jeudi 24 octobre à 13h30

ANGELO DANS LA FORÊT MYSTÉRIEUSE de Vincent Paronnaud & Alexis Ducord

MON PETIT HALLOWEEN - Ciné goûter - 2024-10-31

Ciné goûter - jeudi 31 octobre à 13h30

MON PETIT HALLOWEEN Collectif

POLTERGEIST - Plans Cultes - 2024-10-31

Plans Cultes - jeudi 31 octobre à 20h00

POLTERGEIST de Tobe Hooper

THE DESCENT de Neil Marshall

INTERSTELLAR - Cinélégende - 2024-11-18

Cinélégende - lundi 18 novembre à 19h30

INTERSTELLAR de Christopher Nolan

DES HOMMES - Ciné Doc - 2024-11-19

Ciné Doc - mardi 19 novembre à 20h00

DES HOMMES de Jean-Robert Viallet & Alice Odiot

PIÈGE DE CRISTAL - Plans Cultes - 2024-12-17

Plans Cultes - mardi 17 décembre à 20h00

PIÈGE DE CRISTAL de John McTiernan

FAUX-SEMBLANTS - Plans Cultes - 2025-01-14

Plans Cultes - mardi 14 janvier à 20h00

FAUX-SEMBLANTS de David Cronenberg

eXistenZ de David Cronenberg

BLACK SWAN - Cinélégende - 2025-02-03

Cinélégende - lundi 03 février à 20h00

BLACK SWAN de Darren Aronofsky

GOODNIGHT AND GOOD LUCK - Soirée CinéConf - 2025-02-10

Soirée CinéConf - lundi 10 février à 20h00

GOODNIGHT AND GOOD LUCK de George Clooney

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY - Plans Cultes - 2025-02-14

Plans Cultes - vendredi 14 février à 20h00

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY de Rob Reiner

LA TÊTE EN L'AIR - Soirée CinéConf - 2025-03-06

Soirée CinéConf - jeudi 06 mars à 20h00

LA TÊTE EN L'AIR de Ignacio Ferreras

ELEPHANT MAN - Plans Cultes - 2025-03-11

Plans Cultes - mardi 11 mars à 20h00

ELEPHANT MAN de David Lynch

ERASERHEAD de David Lynch

MARY À TOUT PRIX - Plans Cultes - 2025-04-01

Plans Cultes - mardi 01 avril à 20h00

MARY À TOUT PRIX de Peter & Bobby Farrelly

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES de Ben Stiller

L'AMOUR ET LES FORÊTS - Cinélégende - 2025-04-28

Cinélégende - lundi 28 avril à 20h00

L'AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 20h00

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

DES HOMMES - Jean-Robert Viallet & Alice Odiot

A PROPOS

Inviter une caméra dans l’univers carcéral des Baumettes relève de la pure gageure. Pure gageure, car avant même de faire la rencontre intime avec ces hommes blessés, méfiants, il faut convaincre l’administration pénitentiaire et la justice qu’elles acceptent de soumettre au regard du spectateur et d’une caméra, l’horreur de la prison. La chance immense que nous offrent Jean-Robert Viallet et Alice Odiot de rentrer dans le monde carcéral, demeure en soi un véritable acte de bravoure. Les réalisateurs sont parvenus à l’inimaginable, à une époque où les prisons françaises sont au bord de l’explosion, où les condamnations contre la France se multiplient, au regard de l’état d’insalubrité des maisons d’arrêt. En cela, avant même de nous immerger dans le film, l’exploit cinématographique est remarquable.
Mais que personne ne s’y trompe. Des hommes n’est pas un documentaire banal comme on peut le voir à la télévision parfois, avec des visages floutés et des effets visuels absolument brutaux et vulgaires. Il s’agit d’une œuvre de cinéma. Les réalisateurs ne s’invitent pas aux Baumettes comme des spécialistes des prisons ou des journalistes aux aguets de quelque scoop. Les cinéastes pénètrent dans cet univers comme des artistes à la recherche d’une émotion supérieure. L’écriture du film qui a précédé le tournage permet au long-métrage de dépasser le simple témoignage contemporain. La manière de poser la caméra le long d’un mur abîmé par le vieillissement, celle de capter la détresse profonde d’un regard, celle aussi de nouer aux images la fulgurance d’une musique techno, sont l’expression d’une réflexion puissante sur le cinéma et l’esthétique de l’image. Le spectateur est proprement submergé par la beauté des lieux et des visages, alors même que les murs s’effritent et que ces vies-là, filmées pendant vingt-cinq jours, racontent un parcours de désolation affective et psychique.
Il y a cet homme qui commence et termine le film. On reconnaît dans sa façon de bouger, de cogner contre la porte vitrée qui le sépare des matons et de la caméra, de réclamer une cigarette, la gestualité maladroite du fou. La messe est dite. Viallet et Odiot décrivent en à peine 1h23 minutes, l’échec d’une société qui enferme ses malades mentaux, à défaut de mobiliser des lits psychiatriques, et ne parvient pas à remettre sur le droit chemin des enfants abîmés. L’immaturité est lisible dans chacune de ces vies qui se donnent à nous. Ils s’entretuent parfois, sans être capables de mesurer les conséquences de leurs actes. Ils évoquent leur solitude, leur désarroi affectif, et sans doute leur incapacité à se mettre en marche sur le chemin de la norme. On est totalement ébahi par la jeunesse des condamnés. Certains dépassent dix-neuf ans et ont déjà été condamnés presque cinq fois. Tout est dit. Il est impossible de voir autre chose qu’une détresse immense dans ces témoignages fugaces, mais si importants.
Il y a aussi tous ces professionnels, de la directrice au travailleur social. Les cinéastes parviennent à extraire, à travers la dureté de leur fonction, la beauté de l’empathie, l’honneur de leur tâche au service des égarés de notre société et donc au service de la République tout entière. Parfois, une surveillante laisse échapper une maladresse, quand elle confond deux mois avec les deux années véritables auxquelles tel détenu vient d’être condamné. Mais ce qui compte, c’est l’humanité de ces gens, mal payés, qui font leur boulot avec respect et distance. Les réalisateurs réécrivent un cinéma à la Depardon. Pas de spectacle. Juste la petite musique triste de ces vies décomposées et de ces professionnels dévoués à leur tâche. Les rires complices des gardiens tranchent avec la gravité des regards, la détresse perceptible dans le silence des murs. La force de la mise en scène est perceptible dans cette façon qu’ont les réalisateurs de scruter les yeux et de les mettre en perspective.
Des hommes a choisi un format relativement court. Pourtant, le temps semble suspendu. On ressent la chaleur écrasante de Marseille envahir les cellules. La longueur des condamnations impossible à imaginer, quand on n’a pas soi-même fait l’objet d’une sentence pénale, surgit dans l’inconscient du spectateur grâce à cette manière incroyable de saisir les regards, les pans de mur, et le temps qui s’écoule à l’intérieur de la forteresse. La prison apparaît comme une véritable chambre de résonance, avec ces bruits et ces cris qui se diffusent d’une pièce à l’autre. Les prisonniers s’inventent des espaces de liberté, comme ces trous qu’ils parviennent à creuser d’une cellule à l’autre, ou ces draps qui leur permettent de s’échanger du sucre ou du café. Bien sûr, la délinquance ne s’arrête pas à la porte du centre pénitentiaire et les réalisateurs ne se privent pas de montrer la drogue et la violence extrême entre les condamnés. Mais ils ne jugent pas, qu’il s’agisse des actes pour lesquels les hommes ont été incarcérés ou des décisions prises par des professionnels, sans moyens. Viallet et Odiot fabriquent un film de cinéma d’une très grande intensité émotionnelle, dont on ressort changé et bouleversé pour longtemps.
Laurent Cambon (avoiralire.com)

Ciné Doc
mardi 19 novembre à 20h00

suivi d'une rencontre

Soirée organisée dans le cadre des Journées Nationales Prisons


DES HOMMES

de Jean-Robert Viallet & Alice Odiot

Documentaire
FRANCE - 2019 - 1h23

25 jours en immersion dans la prison des Baumettes. 30 000 mètres carrés et 2 000 détenus dont la moitié n'a pas 30 ans.
Une prison qui raconte les destins brisés, les espoirs, la violence, la justice et les injustices de la vie. C'est une histoire avec ses cris et ses silences, un concentré d'humanité, leurs yeux dans les nôtres.

A PROPOS

Inviter une caméra dans l’univers carcéral des Baumettes relève de la pure gageure. Pure gageure, car avant même de faire la rencontre intime avec ces hommes blessés, méfiants, il faut convaincre l’administration pénitentiaire et la justice qu’elles acceptent de soumettre au regard du spectateur et d’une caméra, l’horreur de la prison. La chance immense que nous offrent Jean-Robert Viallet et Alice Odiot de rentrer dans le monde carcéral, demeure en soi un véritable acte de bravoure. Les réalisateurs sont parvenus à l’inimaginable, à une époque où les prisons françaises sont au bord de l’explosion, où les condamnations contre la France se multiplient, au regard de l’état d’insalubrité des maisons d’arrêt. En cela, avant même de nous immerger dans le film, l’exploit cinématographique est remarquable.
Mais que personne ne s’y trompe. Des hommes n’est pas un documentaire banal comme on peut le voir à la télévision parfois, avec des visages floutés et des effets visuels absolument brutaux et vulgaires. Il s’agit d’une œuvre de cinéma. Les réalisateurs ne s’invitent pas aux Baumettes comme des spécialistes des prisons ou des journalistes aux aguets de quelque scoop. Les cinéastes pénètrent dans cet univers comme des artistes à la recherche d’une émotion supérieure. L’écriture du film qui a précédé le tournage permet au long-métrage de dépasser le simple témoignage contemporain. La manière de poser la caméra le long d’un mur abîmé par le vieillissement, celle de capter la détresse profonde d’un regard, celle aussi de nouer aux images la fulgurance d’une musique techno, sont l’expression d’une réflexion puissante sur le cinéma et l’esthétique de l’image. Le spectateur est proprement submergé par la beauté des lieux et des visages, alors même que les murs s’effritent et que ces vies-là, filmées pendant vingt-cinq jours, racontent un parcours de désolation affective et psychique.
Il y a cet homme qui commence et termine le film. On reconnaît dans sa façon de bouger, de cogner contre la porte vitrée qui le sépare des matons et de la caméra, de réclamer une cigarette, la gestualité maladroite du fou. La messe est dite. Viallet et Odiot décrivent en à peine 1h23 minutes, l’échec d’une société qui enferme ses malades mentaux, à défaut de mobiliser des lits psychiatriques, et ne parvient pas à remettre sur le droit chemin des enfants abîmés. L’immaturité est lisible dans chacune de ces vies qui se donnent à nous. Ils s’entretuent parfois, sans être capables de mesurer les conséquences de leurs actes. Ils évoquent leur solitude, leur désarroi affectif, et sans doute leur incapacité à se mettre en marche sur le chemin de la norme. On est totalement ébahi par la jeunesse des condamnés. Certains dépassent dix-neuf ans et ont déjà été condamnés presque cinq fois. Tout est dit. Il est impossible de voir autre chose qu’une détresse immense dans ces témoignages fugaces, mais si importants.
Il y a aussi tous ces professionnels, de la directrice au travailleur social. Les cinéastes parviennent à extraire, à travers la dureté de leur fonction, la beauté de l’empathie, l’honneur de leur tâche au service des égarés de notre société et donc au service de la République tout entière. Parfois, une surveillante laisse échapper une maladresse, quand elle confond deux mois avec les deux années véritables auxquelles tel détenu vient d’être condamné. Mais ce qui compte, c’est l’humanité de ces gens, mal payés, qui font leur boulot avec respect et distance. Les réalisateurs réécrivent un cinéma à la Depardon. Pas de spectacle. Juste la petite musique triste de ces vies décomposées et de ces professionnels dévoués à leur tâche. Les rires complices des gardiens tranchent avec la gravité des regards, la détresse perceptible dans le silence des murs. La force de la mise en scène est perceptible dans cette façon qu’ont les réalisateurs de scruter les yeux et de les mettre en perspective.
Des hommes a choisi un format relativement court. Pourtant, le temps semble suspendu. On ressent la chaleur écrasante de Marseille envahir les cellules. La longueur des condamnations impossible à imaginer, quand on n’a pas soi-même fait l’objet d’une sentence pénale, surgit dans l’inconscient du spectateur grâce à cette manière incroyable de saisir les regards, les pans de mur, et le temps qui s’écoule à l’intérieur de la forteresse. La prison apparaît comme une véritable chambre de résonance, avec ces bruits et ces cris qui se diffusent d’une pièce à l’autre. Les prisonniers s’inventent des espaces de liberté, comme ces trous qu’ils parviennent à creuser d’une cellule à l’autre, ou ces draps qui leur permettent de s’échanger du sucre ou du café. Bien sûr, la délinquance ne s’arrête pas à la porte du centre pénitentiaire et les réalisateurs ne se privent pas de montrer la drogue et la violence extrême entre les condamnés. Mais ils ne jugent pas, qu’il s’agisse des actes pour lesquels les hommes ont été incarcérés ou des décisions prises par des professionnels, sans moyens. Viallet et Odiot fabriquent un film de cinéma d’une très grande intensité émotionnelle, dont on ressort changé et bouleversé pour longtemps.
Laurent Cambon (avoiralire.com)