ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Deux jeunes gens, deux frères nés au milieu de presque nulle part, dans la banlieue de Minneapolis (Minnesota), proposent une bande annonce de 2 minutes 30 à des « philanthropes » pour aider au financement -modeste-, de leur premier film. Joel et Ethan Coen recueillent ainsi la moitié de leur budget : 750 000 dollars. Et tournent au Texas, en 1984, Blood Simple, en français Sang pour sang, à nouveau en salles le 25 juillet. L’intrigue est brutale et presque banale. Un mari soupçonneux (Dan Hedaya), sa femme (Frances McDormand), l’amant supposé (John Getz), le détective aussi privé que louche (M. Ernest Walsh) et deux accessoires essentiels, un revolver et un briquet. En route pour une délectable danse macabre. Tout le monde tue tout le monde, mais certains cadavres bougent encore, le mieux alors est de les enterrer vivants…
Et oui, dans ce sanglant opus fondateur, tout le cinéma à venir des Coen est déjà là. Appétit fulgurant d’images et de (bandes) son, humour noir foncé, grandiose inaptitude à entrer dans la norme de personnages irrécupérables, empathie sarcastique pour des ploucs de haut vol, élévation du loser au rang de roi de leur monde. Blood Simple devenu culte dès sa sortie après avoir écumé tous les festivals de la planète et récolté de nombreuses récompenses.
D’où provient le titre original de l’original, Blood simple ? Plusieurs origines. L’expression jouerait de sa quasi homonymie avec blood sample (échantillon de sang) ou bien renverrait à l’état de quelqu’un venant de commettre un meurtre totalement « simple », l’adjectif étant pris dans sa signification de « dingue ». Hypothèse plus secrète, on évoque aussi une citation de La moisson rouge de Dashiell Hammet, dont Miller’s Crossing, en 1990, sera une lointaine adaptation…
Sang pour sang ne fut pas seulement le premier film des frères Coen mais la première fois tout court pour beaucoup. Ainsi Joel confiera : « Je n’étais jamais auparavant entré sur un plateau de cinéma, n’ayant jusqu’alors été qu’assistant monteur sur des films d’horreur dont Evil Dead de Sam Raimi ». Quant à Barry Sonnenfeld, chef opérateur sur Sang pour sang, et futur réalisateur de Men in Black, il vomira d’émotion à la vision des premiers rushes…
Sang pour sang marque aussi la rencontre capitale, artistique, amoureuse, et aussitôt définitivement conjugale entre Joel Coen et Frances McDormand. La jeune actrice de théâtre avant de devenir (entre autres), l’inoubliable policière enceinte de Fargo, débute elle aussi au cinéma. Elle racontera : « Je n’avais emporté qu’un seul livre à Austin (Texas) où l’on tournait. Et j’ai prié Joel de m’en prêter d’autres. Il est arrivé avec une pile de polars, me conseillant de commencer par Le Facteur sonne toujours deux fois de James M. Cain. Et c’était le bouquin le plus « fucking » sexy que j’avais lu de ma vie. Alors deux jours plus tard, j’ai demandé à Joel de venir dans ma chambre pour discuter du livre… Il m’avait séduite avec la littérature».
Bande à part
Séance spéciale
jeudi 20 septembre
2018 à 22h00
Soirée Austin Days
BLOOD SIMPLE / SANG POUR SANG
de Joel & Ethan Coen
avec John Getz, Frances McDormand, Dan Hedaya
USA - 1984 - 1h39 - VOST - Version restaurée 4K director's cut
Au Texas, un propriétaire de bar découvrant que sa femme le trompe avec
le barman, engage un détective texan pour les assassiner. Mais sous des
dehors de parfait imbécile, ce dernier va se révéler un personnage
machiavélique et imprévisible…
https://www.acaciasfilms.com/film/blood-simple-directors-cut/
A PROPOS
Deux jeunes gens, deux frères nés au milieu de presque nulle part, dans la banlieue de Minneapolis (Minnesota), proposent une bande annonce de 2 minutes 30 à des « philanthropes » pour aider au financement -modeste-, de leur premier film. Joel et Ethan Coen recueillent ainsi la moitié de leur budget : 750 000 dollars. Et tournent au Texas, en 1984, Blood Simple, en français Sang pour sang, à nouveau en salles le 25 juillet. L’intrigue est brutale et presque banale. Un mari soupçonneux (Dan Hedaya), sa femme (Frances McDormand), l’amant supposé (John Getz), le détective aussi privé que louche (M. Ernest Walsh) et deux accessoires essentiels, un revolver et un briquet. En route pour une délectable danse macabre. Tout le monde tue tout le monde, mais certains cadavres bougent encore, le mieux alors est de les enterrer vivants…
Et oui, dans ce sanglant opus fondateur, tout le cinéma à venir des Coen est déjà là. Appétit fulgurant d’images et de (bandes) son, humour noir foncé, grandiose inaptitude à entrer dans la norme de personnages irrécupérables, empathie sarcastique pour des ploucs de haut vol, élévation du loser au rang de roi de leur monde. Blood Simple devenu culte dès sa sortie après avoir écumé tous les festivals de la planète et récolté de nombreuses récompenses.
D’où provient le titre original de l’original, Blood simple ? Plusieurs origines. L’expression jouerait de sa quasi homonymie avec blood sample (échantillon de sang) ou bien renverrait à l’état de quelqu’un venant de commettre un meurtre totalement « simple », l’adjectif étant pris dans sa signification de « dingue ». Hypothèse plus secrète, on évoque aussi une citation de La moisson rouge de Dashiell Hammet, dont Miller’s Crossing, en 1990, sera une lointaine adaptation…
Sang pour sang ne fut pas seulement le premier film des frères Coen mais la première fois tout court pour beaucoup. Ainsi Joel confiera : « Je n’étais jamais auparavant entré sur un plateau de cinéma, n’ayant jusqu’alors été qu’assistant monteur sur des films d’horreur dont Evil Dead de Sam Raimi ». Quant à Barry Sonnenfeld, chef opérateur sur Sang pour sang, et futur réalisateur de Men in Black, il vomira d’émotion à la vision des premiers rushes…
Sang pour sang marque aussi la rencontre capitale, artistique, amoureuse, et aussitôt définitivement conjugale entre Joel Coen et Frances McDormand. La jeune actrice de théâtre avant de devenir (entre autres), l’inoubliable policière enceinte de Fargo, débute elle aussi au cinéma. Elle racontera : « Je n’avais emporté qu’un seul livre à Austin (Texas) où l’on tournait. Et j’ai prié Joel de m’en prêter d’autres. Il est arrivé avec une pile de polars, me conseillant de commencer par Le Facteur sonne toujours deux fois de James M. Cain. Et c’était le bouquin le plus « fucking » sexy que j’avais lu de ma vie. Alors deux jours plus tard, j’ai demandé à Joel de venir dans ma chambre pour discuter du livre… Il m’avait séduite avec la littérature».
Bande à part