ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Dès la bande-annonce, on comprend que le film se distingue avant tout par son esthétique singulière et assez rare pour être notée. Pictural, Tout en haut du monde nous rappelle les aplats de couleur de Modigliani, Nicolas de Staël et autres peintres influencés par le fauvisme. Ces aplats aux nuances douces et pastel sont tantôt chauds, tantôt froids et nous permettent d’appréhender les personnages selon leur environnement, les réduisant souvent à de petites tâches se mouvant dans une immensité, qu’elle soit faite d’eau ou de glace. Il est ainsi facile de discerner chaque entité qui apparait doucement à l’œil du spectateur (les contours sont feutrés) : les cieux et la terre se détachent, gommant tout autre détail superflu et épousent quasi géographiquement notre héroïne. Et, malgré ce traitement qui renvoie directement à une peinture résolument moderne, l’immersion n’est pas compromise. On s’attache vite à Sacha, la jeune fille en quête d’elle-même qui souhaite plus que tout rétablir l’honneur de sa famille et retrouver le navire de son grand-père, perdu lors d’une expédition dans le Grand Nord.
Son caractère indépendant nous intrigue, si elle s’affirme tout au long du film, son caractère se veut aussi doux que les traits de son visage. Moins fougueuse qu’une « Rebelle », la beauté russe ne se laisse toutefois pas absorber par son environnement, n’hésitant pas à défier la nature ou les conventions sociales. Tout comme son grand-père, elle ne le fait pas par simple volonté de se heurter à autrui, avec l’irrévérence de l’adolescence mais va plutôt à la rencontre du monde sauvage, comprenant mieux que quiconque les forces qui l’animent. Ainsi la jeune fille parvient à trouver son identité de femme tout en s’opposant aux modèles familiaux prédéfinis qui lui sont imposés et la contraindraient au rôle d’aristocrate frivole qui ne doit jamais se mêler aux affaires des hommes. S’il lui est interdit de se distinguer par son savoir, ses actes ou son courage, elle persévère. Quand on la réduit au statut d’épouse, de petite amie, de « fille de » ou d’écervelée, elle ravale ses larmes et continue son chemin sans se laisser décourager, sans jamais exprimer de colère ou vent de folie. Tout en haut du monde nous apprend donc tantôt la beauté du combat, tantôt celle de la résilience. L’agressivité n’aura donc pas sa place dans ce voyage initiatique qui privilégiera, même face à l’assaut des glaces, la douceur et l’équilibre parfait entre combat et acceptation.
Anaïs Tilly (Courte-focale.fr)
Avant première
dimanche 27 décembre
2015 à 11h00
A partir de 7 ans
TOUT EN HAUT DU MONDE
de Rémi Chayé
Film d'animation avec les voix de Christa Théret, Féodor Atkine, Thomas Sagols
FRANCE - 2015 - 1h20 - Prix du public Annecy 2015
1882, Saint-Pétersbourg.
Sacha, jeune fille de l’aristocratie russe, a toujours été fascinée par la vie d’aventure de son grand-père, Oloukine. Explorateur renommé, concepteur d'un magnifique navire, le Davaï, il n’est jamais revenu de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Sacha décide de partir vers le Grand Nord, sur la piste de son grand-père pour retrouver le fameux navire.
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A PROPOS
Dès la bande-annonce, on comprend que le film se distingue avant tout par son esthétique singulière et assez rare pour être notée. Pictural, Tout en haut du monde nous rappelle les aplats de couleur de Modigliani, Nicolas de Staël et autres peintres influencés par le fauvisme. Ces aplats aux nuances douces et pastel sont tantôt chauds, tantôt froids et nous permettent d’appréhender les personnages selon leur environnement, les réduisant souvent à de petites tâches se mouvant dans une immensité, qu’elle soit faite d’eau ou de glace. Il est ainsi facile de discerner chaque entité qui apparait doucement à l’œil du spectateur (les contours sont feutrés) : les cieux et la terre se détachent, gommant tout autre détail superflu et épousent quasi géographiquement notre héroïne. Et, malgré ce traitement qui renvoie directement à une peinture résolument moderne, l’immersion n’est pas compromise. On s’attache vite à Sacha, la jeune fille en quête d’elle-même qui souhaite plus que tout rétablir l’honneur de sa famille et retrouver le navire de son grand-père, perdu lors d’une expédition dans le Grand Nord.
Son caractère indépendant nous intrigue, si elle s’affirme tout au long du film, son caractère se veut aussi doux que les traits de son visage. Moins fougueuse qu’une « Rebelle », la beauté russe ne se laisse toutefois pas absorber par son environnement, n’hésitant pas à défier la nature ou les conventions sociales. Tout comme son grand-père, elle ne le fait pas par simple volonté de se heurter à autrui, avec l’irrévérence de l’adolescence mais va plutôt à la rencontre du monde sauvage, comprenant mieux que quiconque les forces qui l’animent. Ainsi la jeune fille parvient à trouver son identité de femme tout en s’opposant aux modèles familiaux prédéfinis qui lui sont imposés et la contraindraient au rôle d’aristocrate frivole qui ne doit jamais se mêler aux affaires des hommes. S’il lui est interdit de se distinguer par son savoir, ses actes ou son courage, elle persévère. Quand on la réduit au statut d’épouse, de petite amie, de « fille de » ou d’écervelée, elle ravale ses larmes et continue son chemin sans se laisser décourager, sans jamais exprimer de colère ou vent de folie. Tout en haut du monde nous apprend donc tantôt la beauté du combat, tantôt celle de la résilience. L’agressivité n’aura donc pas sa place dans ce voyage initiatique qui privilégiera, même face à l’assaut des glaces, la douceur et l’équilibre parfait entre combat et acceptation.
Anaïs Tilly (Courte-focale.fr)