ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Adapté du livre éponyme de Diana Wynne Jones, Le château ambulant est le neuvième long métrage du réalisateur japonais Hayao Miyazaki. Ce film sera (encore) un véritable succès pour le studio Ghibli puisqu’il s’agit du deuxième film le plus rentable, juste derrière Le voyage de Chihiro. Comme nous en avons l’habitude avec le réalisateur japonais, et ce n’est pas pour nous déplaire, le personnage central du film est une jeune fille, une jeune chapelière pondérée et pragmatique nommée Sophie qui va voir sa vie bouleversée lorsqu’elle est sauvée des griffes de soldats par le mystérieux sorcier Hauru. A l’issue de cette rencontre, la Sorcière des déchets va lui jeter un sort qui va la transformer en vielle dame. Guidée par sa volonté d’inverser ce sort, elle décide de retrouver Hauru (qui vit dans un château en mouvement) pour lui demander de l’aide, et ensemble ils vont vivre une aventure extraordinaire remplie de tromperies, revers inattendus mais surtout d’amour et de tendresse. Au cours de son voyage, elle fera des rencontres plus surprenantes les unes que les autres, elle sauvera un épouvantail vivant qu’elle surnomme Navet, à l’intérieur du château elle découvre le jeune apprenti d’Hauru : Marco et le démon du feu qui alimente l’engin ambulant : Calcifer. Tous ces personnages sont de nature assez complexe et leurs évolutions font en partie la force du film.
A cause (ou grâce) aux événements auxquels ils doivent faire face nos héros vont évoluer de façon considérable. Sophie qui est intelligente, possède un courage et une sagesse naturelle mais qui ne voit pas toutes les qualités qu’elle possède, au fur et à mesure et grâce à sa perspicacité, va prendre confiance en elle et retrouver sa jeunesse d’antan. De son côté, Hauru est un sorcier vif d’esprit, puissant mais aussi narcissique, il arrive à se mettre en valeur en s’occupant parfaitement de Sophie et de ses compagnons en les mettant en sécurité. Mais malgré ses grands pouvoirs c’est un individu immature et surtout craintif qui préfère fuir les problèmes en se cachant sous de fausses identités et en déménageant constamment plutôt que d’affronter ses propres peurs. Même du côté des personnages secondaires ont est servi, ils ont un impact profond, Calcifer et Marco ajoutant la petite touche d’humour avec des dialogues drôles tandis que Calcifer guide le développement de nos deux protagonistes.
Encore une fois avec ce film, Miyazaki nous en met plein les yeux, grâce à sa nature généreuse et son animation lumineuse, il mélange subtilement l’animation traditionnelle et numérique pour un résultat magnifique. Il cadre avec brio le moment où intégrer le numérique sans jamais trop en faire, même cuisiner un petit-déjeuner devient avec lui simplement merveilleux. Dès le premier plan on est imprégné, on aperçoit le château en mouvement, à travers la brume au milieu de montagnes sereines, la beauté de sa réalisation et ses plans, toujours plus limpides les uns que les autres nous plonge dans un monde paisible, et ce, malgré le chaos qui y règne. Un autre élément qui s’intègre parfaitement au visuel et à cette histoire, c’est bien entendu la partition (encore une fois) remarquable de Joe Hisaishi. Une musique nostalgique et douce qui aide le spectateur à être transporté dans ce vaste univers, tout en communiquant les émotions et les actions des personnages.
Comme pour Nausicaa et Princesse Mononoké, Miyazaki revient à ses thèmes de prédilections contre la guerre, il a ici spécifiquement cité son dégoût pour la guerre américaine en Irak comme source d’inspiration pour ce film. La subtilité du Château ambulant est qu’il n’y a jamais d’éclaircissement sur les circonstances qui ont conduit à cette guerre, tout au long du film les conversations de fond d’Hauru sur le chaos contribuent à développer l’atmosphère globale mais il n’y a pas raisons clairement explicitées. Le Château ambulant est encore une réussite pour son réalisateur, un brillant mélange de beauté et de chaos, une véritable parabole entre la jeunesse, l’amour et la métamorphose que cela provoquent. Un film magique et mystique avec des visuels époustouflants et une excellente narration pleine de messages poignants. Un véritable film intemporel.
Pierre Chamb (Les Chroniques de Cliffhanger & Co)
Ciné Manga
mardi 8 octobre
2024 à 20h00
Le Château Ambulant a 20 ans !
Séance présentée par Romain Ollivier, librairie Azu Manga
à partir de 8 ans
LE CHÂTEAU AMBULANT
de Hayao Miyazaki
Film d'animation
JAPON - 2004 - 1h59 - VOST
https://www.studioghibli.fr/les-films/le-chateau-ambulant/
A PROPOS
Adapté du livre éponyme de Diana Wynne Jones, Le château ambulant est le neuvième long métrage du réalisateur japonais Hayao Miyazaki. Ce film sera (encore) un véritable succès pour le studio Ghibli puisqu’il s’agit du deuxième film le plus rentable, juste derrière Le voyage de Chihiro. Comme nous en avons l’habitude avec le réalisateur japonais, et ce n’est pas pour nous déplaire, le personnage central du film est une jeune fille, une jeune chapelière pondérée et pragmatique nommée Sophie qui va voir sa vie bouleversée lorsqu’elle est sauvée des griffes de soldats par le mystérieux sorcier Hauru. A l’issue de cette rencontre, la Sorcière des déchets va lui jeter un sort qui va la transformer en vielle dame. Guidée par sa volonté d’inverser ce sort, elle décide de retrouver Hauru (qui vit dans un château en mouvement) pour lui demander de l’aide, et ensemble ils vont vivre une aventure extraordinaire remplie de tromperies, revers inattendus mais surtout d’amour et de tendresse. Au cours de son voyage, elle fera des rencontres plus surprenantes les unes que les autres, elle sauvera un épouvantail vivant qu’elle surnomme Navet, à l’intérieur du château elle découvre le jeune apprenti d’Hauru : Marco et le démon du feu qui alimente l’engin ambulant : Calcifer. Tous ces personnages sont de nature assez complexe et leurs évolutions font en partie la force du film.
A cause (ou grâce) aux événements auxquels ils doivent faire face nos héros vont évoluer de façon considérable. Sophie qui est intelligente, possède un courage et une sagesse naturelle mais qui ne voit pas toutes les qualités qu’elle possède, au fur et à mesure et grâce à sa perspicacité, va prendre confiance en elle et retrouver sa jeunesse d’antan. De son côté, Hauru est un sorcier vif d’esprit, puissant mais aussi narcissique, il arrive à se mettre en valeur en s’occupant parfaitement de Sophie et de ses compagnons en les mettant en sécurité. Mais malgré ses grands pouvoirs c’est un individu immature et surtout craintif qui préfère fuir les problèmes en se cachant sous de fausses identités et en déménageant constamment plutôt que d’affronter ses propres peurs. Même du côté des personnages secondaires ont est servi, ils ont un impact profond, Calcifer et Marco ajoutant la petite touche d’humour avec des dialogues drôles tandis que Calcifer guide le développement de nos deux protagonistes.
Encore une fois avec ce film, Miyazaki nous en met plein les yeux, grâce à sa nature généreuse et son animation lumineuse, il mélange subtilement l’animation traditionnelle et numérique pour un résultat magnifique. Il cadre avec brio le moment où intégrer le numérique sans jamais trop en faire, même cuisiner un petit-déjeuner devient avec lui simplement merveilleux. Dès le premier plan on est imprégné, on aperçoit le château en mouvement, à travers la brume au milieu de montagnes sereines, la beauté de sa réalisation et ses plans, toujours plus limpides les uns que les autres nous plonge dans un monde paisible, et ce, malgré le chaos qui y règne. Un autre élément qui s’intègre parfaitement au visuel et à cette histoire, c’est bien entendu la partition (encore une fois) remarquable de Joe Hisaishi. Une musique nostalgique et douce qui aide le spectateur à être transporté dans ce vaste univers, tout en communiquant les émotions et les actions des personnages.
Comme pour Nausicaa et Princesse Mononoké, Miyazaki revient à ses thèmes de prédilections contre la guerre, il a ici spécifiquement cité son dégoût pour la guerre américaine en Irak comme source d’inspiration pour ce film. La subtilité du Château ambulant est qu’il n’y a jamais d’éclaircissement sur les circonstances qui ont conduit à cette guerre, tout au long du film les conversations de fond d’Hauru sur le chaos contribuent à développer l’atmosphère globale mais il n’y a pas raisons clairement explicitées. Le Château ambulant est encore une réussite pour son réalisateur, un brillant mélange de beauté et de chaos, une véritable parabole entre la jeunesse, l’amour et la métamorphose que cela provoquent. Un film magique et mystique avec des visuels époustouflants et une excellente narration pleine de messages poignants. Un véritable film intemporel.
Pierre Chamb (Les Chroniques de Cliffhanger & Co)