ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

LE CHOIX DU PIANISTE - Ciné Rencontre - 2025-01-08

Ciné Rencontre - mercredi 08 janvier à 20h00

LE CHOIX DU PIANISTE de Jacques Otmezguine

LA CHAMBRE D'À CÔTÉ - Soirée Rencontre - 2025-01-09

Soirée Rencontre - jeudi 09 janvier à 20h15

LA CHAMBRE D'À CÔTÉ de Pedro Almodóvar

HIVER À SOKCHO - Ciné Cosy - 2025-01-10

Ciné Cosy - vendredi 10 janvier à 13h15

HIVER À SOKCHO de Koya Kamura

COMMUNE COMMUNE - Ciné Doc - 2025-01-13

Ciné Doc - lundi 13 janvier à 20h00

COMMUNE COMMUNE de Dorine Brun & Sarah Jacquet

FAUX-SEMBLANTS - Plans Cultes - 2025-01-14

Plans Cultes - mardi 14 janvier à 20h00

FAUX-SEMBLANTS de David Cronenberg

eXistenZ de David Cronenberg

ZORN I & II - Ciné Jazz - 2025-01-27

Ciné Jazz - lundi 27 janvier à 20h00

ZORN I & II de Mathieu Amalric

L'HISTOIRE DE SOULEYMANE - Cap ciné - 2025-01-31

Cap ciné - vendredi 31 janvier à 15h30

L'HISTOIRE DE SOULEYMANE de Boris Lojkine

BLACK SWAN - Cinélégende - 2025-02-03

Cinélégende - lundi 03 février à 20h00

BLACK SWAN de Darren Aronofsky

MON GÂTEAU PRÉFÉRÉ - Avant-première / Festival Télérama - 2025-02-04

Avant-première / Festival Télérama - mardi 04 février à 19h00

MON GÂTEAU PRÉFÉRÉ de Maryam Moghadam & Behtash Sanaeeha

GOODNIGHT AND GOOD LUCK - Soirée CinéConf - 2025-02-10

Soirée CinéConf - lundi 10 février à 20h00

GOODNIGHT AND GOOD LUCK de George Clooney

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY - Plans Cultes - 2025-02-14

Plans Cultes - vendredi 14 février à 20h00

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY de Rob Reiner

HALLUCINATIONS - Ciné Rencontre - 2025-02-27

Ciné Rencontre - jeudi 27 février à 20h00

HALLUCINATIONS de Jean-François Goujon

LA TÊTE EN L'AIR - Soirée CinéConf - 2025-03-06

Soirée CinéConf - jeudi 06 mars à 20h00

LA TÊTE EN L'AIR de Ignacio Ferreras

ELEPHANT MAN - Plans Cultes - 2025-03-11

Plans Cultes - mardi 11 mars à 20h00

ELEPHANT MAN de David Lynch

ERASERHEAD de David Lynch

MARY À TOUT PRIX - Plans Cultes - 2025-04-01

Plans Cultes - mardi 01 avril à 20h00

MARY À TOUT PRIX de Peter & Bobby Farrelly

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES de Ben Stiller

L'AMOUR ET LES FORÊTS - Cinélégende - 2025-04-28

Cinélégende - lundi 28 avril à 20h00

L'AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 20h00

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

LA CHAMBRE D'À CÔTÉ - Pedro Almodóvar

A PROPOS


Trois ans après La voix Humaine, suivi par un autre court-métrage Strange way of life, Pedro Almodovar retrouve Tilda Swinton pour un film entièrement en langue anglaise où la grande actrice britannique partage l’affiche avec Julianne Moore. Elles forment un magistral duo d’actrices et un parfait véhicule pour la science du dialogue et des situations chaotiques chères au réalisateur espagnol. Il y a d’emblée quelque chose de particulièrement savoureux à voir se créer les conditions de la rencontre entre les deux femmes, amies de longue date perdues de vue. L’élément anodin qui permet leur réunion, une connaissance en commun venue faire dédicacer le dernier ouvrage d’Ingrid, va jouer le rôle du petit grain de sable aux conséquences étonnantes dans la suite de l’histoire.
Ingrid apprend que Martha, avec qui elle fut journaliste à New-York dans leurs jeunes années, est très malade, un cancer menaçant ses jours à très court terme. Les premiers partagés sont heureux, le traitement de Martha est efficace, la discussion dérive alors sur des sujets plus légers. Le retour de la maladie impose la thématique lourde de l’euthanasie assez rapidement dans le film. Les deux personnages sont aisés, habitant de beaux appartements à Manhattan, et peuvent se permettre des options hors de portée des classes sociales moins favorisées dès que la loi interdit le recours à des substances prohibées. Le fait de demander une assistance dans le cadre d’un suicide est clairement énoncé comme hors-la-loi dans cet état américain, et le motif de la transgression, même si lointain, est posé sur la table, impliquant de nombreux paramètres légaux et moraux.
Si Ingrid devient la personne qui accompagne Martha dans ses derniers instants, c’est avant tout parce que ses amies les plus proches refusent d’occuper cette place de « personne dans la chambre d’à côté ». Ce sujet, qui aurait pu être plombant, à l’instar de nombreux films parlant d’euthanasie, est une toile de fond qui n’envahit pas la totalité du plan. Almodovar nous convie à une grande discussion qui prend peu à peu des allures de réunion de famille et de confession au long court. Martha se raconte, analyse ses erreurs, son incapacité à être une mère pour sa fille, mais aussi ses rencontres jalonnant toute une vie de reporter de guerre sur le terrain.
On ne sait que peu de choses d’Ingrid, que l’auteur met complètement au service de son amie, comme un miroir qui refléterait les bons comme les mauvais moments, à l’instar du rôle tenu par John Turturro, l’amant commun des deux femmes avec lequel Ingrid garde contact en secret. Cette alliance de légèreté et de gravité, relayée par des discussions fleuves et douces, sont le sel des meilleurs films de Pedro Almodovar. Si toutes deux sont d’immenses actrices, on ne peut que reconnaître la place gigantesque prise par Tilda Swinton, qui deux ans après The Eternal daughter de Joanna Hogg, se dédouble de nouveau, comme si son aura était si grande qu’elle ne pouvait être comprise dans un seul corps. Martha devient Michelle, sa fille perdue de vue, avec une simplicité qui peut faire sourire tant on a plaisir à voir réapparaître ce corps singulier qui est celui de Tilda Swinton.
Le dernier coup de génie de l’artiste espagnol est de réussir à placer une dernière banderille dans son final, par le truchement d’un policier bigot, qui ajoute une couche de complexité à une situation qui semblait jusqu’ici plutôt simple. La place de la mort dans notre société y est rappelée avec une grande acuité, le contrôle de son propre corps se heurtant à la vision totalitaire du religieux, reprenant de l’importance dans la place publique, au lieu de rester cantonnée à la sphère privée. Ce petit moment imbibé d’absurdité est un rappel éclairé et douloureux de la place de la morale dans des débats non tranchés dans bien des États. The Room next door recelle en son sein bien des qualités, que ce soit en terme de jeu, de mise en scène, ou bien dans ce rappel de l’importance de la vigilance dans tous les domaines du progrès social, jamais totalement acquis.
Florent Boutet (lebleudumiroir.fr)

Soirée Rencontre
jeudi 9 janvier à 20h15

En présence des membres de l'ADMD 49, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité du Maine et Loire

Pedro Almodovar réalise dans ce très beau film la mise en scène de l’acte humain le plus « interdit » des pratiques traditionnellement condamnées (excepté en quelques pays) par la loi et la religion : l’euthanasie.
A cette occasion le cinéma  « Les 400 coups »  ont proposé à l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité du Maine et Loire (ADMD 49) d’animer le  débat avec le public à la suite de la projection du film.

Soirée organisée en collaboration avec ADMD 49



LA CHAMBRE D'À CÔTÉ

de Pedro Almodóvar

Avec Tilda Swinton, Julianne Moore, John Turturro
ESPAGNE - USA - 2024 - 1h46 - VOST - Lion d'Or Venise 2024

Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsqu'Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes…
https://www.pathefilms.com/fr/films/la-chambre-da-cote/

A PROPOS


Trois ans après La voix Humaine, suivi par un autre court-métrage Strange way of life, Pedro Almodovar retrouve Tilda Swinton pour un film entièrement en langue anglaise où la grande actrice britannique partage l’affiche avec Julianne Moore. Elles forment un magistral duo d’actrices et un parfait véhicule pour la science du dialogue et des situations chaotiques chères au réalisateur espagnol. Il y a d’emblée quelque chose de particulièrement savoureux à voir se créer les conditions de la rencontre entre les deux femmes, amies de longue date perdues de vue. L’élément anodin qui permet leur réunion, une connaissance en commun venue faire dédicacer le dernier ouvrage d’Ingrid, va jouer le rôle du petit grain de sable aux conséquences étonnantes dans la suite de l’histoire.
Ingrid apprend que Martha, avec qui elle fut journaliste à New-York dans leurs jeunes années, est très malade, un cancer menaçant ses jours à très court terme. Les premiers partagés sont heureux, le traitement de Martha est efficace, la discussion dérive alors sur des sujets plus légers. Le retour de la maladie impose la thématique lourde de l’euthanasie assez rapidement dans le film. Les deux personnages sont aisés, habitant de beaux appartements à Manhattan, et peuvent se permettre des options hors de portée des classes sociales moins favorisées dès que la loi interdit le recours à des substances prohibées. Le fait de demander une assistance dans le cadre d’un suicide est clairement énoncé comme hors-la-loi dans cet état américain, et le motif de la transgression, même si lointain, est posé sur la table, impliquant de nombreux paramètres légaux et moraux.
Si Ingrid devient la personne qui accompagne Martha dans ses derniers instants, c’est avant tout parce que ses amies les plus proches refusent d’occuper cette place de « personne dans la chambre d’à côté ». Ce sujet, qui aurait pu être plombant, à l’instar de nombreux films parlant d’euthanasie, est une toile de fond qui n’envahit pas la totalité du plan. Almodovar nous convie à une grande discussion qui prend peu à peu des allures de réunion de famille et de confession au long court. Martha se raconte, analyse ses erreurs, son incapacité à être une mère pour sa fille, mais aussi ses rencontres jalonnant toute une vie de reporter de guerre sur le terrain.
On ne sait que peu de choses d’Ingrid, que l’auteur met complètement au service de son amie, comme un miroir qui refléterait les bons comme les mauvais moments, à l’instar du rôle tenu par John Turturro, l’amant commun des deux femmes avec lequel Ingrid garde contact en secret. Cette alliance de légèreté et de gravité, relayée par des discussions fleuves et douces, sont le sel des meilleurs films de Pedro Almodovar. Si toutes deux sont d’immenses actrices, on ne peut que reconnaître la place gigantesque prise par Tilda Swinton, qui deux ans après The Eternal daughter de Joanna Hogg, se dédouble de nouveau, comme si son aura était si grande qu’elle ne pouvait être comprise dans un seul corps. Martha devient Michelle, sa fille perdue de vue, avec une simplicité qui peut faire sourire tant on a plaisir à voir réapparaître ce corps singulier qui est celui de Tilda Swinton.
Le dernier coup de génie de l’artiste espagnol est de réussir à placer une dernière banderille dans son final, par le truchement d’un policier bigot, qui ajoute une couche de complexité à une situation qui semblait jusqu’ici plutôt simple. La place de la mort dans notre société y est rappelée avec une grande acuité, le contrôle de son propre corps se heurtant à la vision totalitaire du religieux, reprenant de l’importance dans la place publique, au lieu de rester cantonnée à la sphère privée. Ce petit moment imbibé d’absurdité est un rappel éclairé et douloureux de la place de la morale dans des débats non tranchés dans bien des États. The Room next door recelle en son sein bien des qualités, que ce soit en terme de jeu, de mise en scène, ou bien dans ce rappel de l’importance de la vigilance dans tous les domaines du progrès social, jamais totalement acquis.
Florent Boutet (lebleudumiroir.fr)