ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

MADE IN BANGLADESH - Soirée Rencontre - 2025-04-24

Soirée Rencontre - jeudi 24 avril à 20h00

MADE IN BANGLADESH de Rubaiyat Hossain

L'AMOUR ET LES FORÊTS - Cinélégende - 2025-04-28

Cinélégende - lundi 28 avril à 20h00

L'AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 19h45

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

PARTIR UN JOUR - Avant Première - 2025-05-13

Avant Première - mardi 13 mai à 20h00

PARTIR UN JOUR de Amélie Bonnin

GOSSES DE TOKYO - Ciné concert - 2025-05-28

Ciné concert - mercredi 28 mai à 20h00

GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu

APOLLO 10 1/2 - Richard Linklater

A PROPOS

Nous sommes à l’été 1969. Aux États-Unis, la ville de Houston vit dans l’ébullition de l’aventure stellaire. Le futur s’annonce radieux et riche en innovations en tous genres. Les bases de la NASA ne sont qu'à quelques kilomètres de la banlieue où vit le héros et toute la région s'inspire de leurs découvertes. Stanley, le cadet d’une famille de six enfants, mène le quotidien normal d’un adolescent pendant l’été. Ses journées sont rythmées par ses virées avec ses amis et les longues soirées familiales devant la télévision à regarder les programmes qui y sont proposés. Il rêvasse aussi, beaucoup. Au point de s’imaginer devenir le premier enfant à conquérir l’espace, dans une navette trop petite pour accueillir un adulte — même les plus grands ingénieurs peuvent faire des erreurs de calcul. C’est à partir de ce postulat fantasque et onirique que débute Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance. Le film traverse les points de passage obligés du film spatial, des scènes d’entraînement au décollage, mais Richard Linklater, le réalisateur, a prévu autre chose pour le spectateur.
Dans Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance, le souvenir des années 60 passe par la télévision, les nombreux feuilletons et films qui y étaient diffusés.
Habitué aux projets inattendus et très ambitieux (il suffit de revoir son Boyhood, tourné pendant douze ans afin de suivre la croissance de son jeune acteur principal), le cinéaste texan n’aime pas les raccourcis et les histoires trop bien ficelées. Si on devait rapprocher son art de la peinture, on se dirigerait davantage vers le pointillisme. Un goût pour les anecdotes et références extrêmement précises, parfois inconséquentes et qui, avec un certain recul, forment un ensemble d’une irrésistible cohérence. Apollo 10 ½ ressemble exactement à cela. À l'instar de Quentin Tarantino ou Paul Thomas Anderson avant lui, ce qui passionne ici le metteur en scène est d’abord l’époque et son atmosphère. Originaire de Houston, il l’a traversée au même âge que son héros et la regarde aujourd’hui avec un regard qui mêle aussi bien la nostalgie et le sentiment que ce présent n’était sans doute pas aussi radieux qu’il pensait l’être.
Dans une surprenante digression d’une cinquantaine de minutes, narrée par la douce voix de Jack Black, le cinéaste dresse méthodiquement la liste de tout ce qui faisait le quotidien de la classe moyenne américaine dans les années 1960. On connaît les luttes sociales et raciales, l'émergence du mouvement hippie, les feuilletons diffusés à la télé et l'incroyable musique produite, on se souvient moins de la nourriture, des piscines trop chlorées et de tous ces jeux de cour de récré un peu trop dangereux auxquels pouvaient s'adonner les élèves. Au milieu de scènes euphoriques, la mort est omniprésente : des pick-ups qui roulent à 110 km/h avec des enfants sans ceinture de sécurité, d'innocentes balades à vélo derrière des camions qui pulvérisent de l'insecticide. C'est ce mélange d'indolence et de gravité qui a toujours fait le sel du cinéma de Richard Linklater et qui trouve ici une nouvelle forme grâce à l'animation. On nage dans Apollo 10 ½ comme dans un rêve à moitié éveillé, traversant les images avec une insouciance rare dans le cinéma américain, sans jamais pour autant se délester d'un regard critique.
Cette incapacité à installer concrètement des situations sur le long cours aura de quoi désarçonner de nombreux spectateurs, elle retranscrit pourtant toute l'émulation du moment. Une période imparfaite où la croyance en un futur de toutes les révolutions, technologiques comme sociétales, suffisait à aller de l'avant. Et tout ceci, Richard Linklater le condense en un peu moins de cent minutes.
“Du vrai cinéma, quoi”, pourrait-on asséner de façon simpliste et narquoise. Préférons plutôt nous enchanter de voir l'un des cinéastes américains les plus sous-estimés briller une fois encore, offrant le spectacle émouvant et solaire qu'il mérite. À l'approche de l'été, on ne peut que s'en réjouir.
Adam Sanchez (GQ)

Un week-end avec Richard Linklater
dimanche 28 avril 2024 à 14h00

Séance présentée par Richard Linklater, réalisateur et Frédéric Strauss, critique de cinéma (Télérama), historien et scénariste

Séance organisée en collaboration avec le Festival Premiers Plans et Austin Film Society et Cinéma Parlant avec l'aimable autorisation de Netflix


APOLLO 10 1/2

de Richard Linklater

Film d'animation
USA - 2022 - 1h37 - VOST

Houston, Texas, 1969. Le moment historique du premier voyage sur la Lune prend vie à travers les yeux d'un enfant qui nourrit ses propres rêves intergalactiques.

A PROPOS

Nous sommes à l’été 1969. Aux États-Unis, la ville de Houston vit dans l’ébullition de l’aventure stellaire. Le futur s’annonce radieux et riche en innovations en tous genres. Les bases de la NASA ne sont qu'à quelques kilomètres de la banlieue où vit le héros et toute la région s'inspire de leurs découvertes. Stanley, le cadet d’une famille de six enfants, mène le quotidien normal d’un adolescent pendant l’été. Ses journées sont rythmées par ses virées avec ses amis et les longues soirées familiales devant la télévision à regarder les programmes qui y sont proposés. Il rêvasse aussi, beaucoup. Au point de s’imaginer devenir le premier enfant à conquérir l’espace, dans une navette trop petite pour accueillir un adulte — même les plus grands ingénieurs peuvent faire des erreurs de calcul. C’est à partir de ce postulat fantasque et onirique que débute Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance. Le film traverse les points de passage obligés du film spatial, des scènes d’entraînement au décollage, mais Richard Linklater, le réalisateur, a prévu autre chose pour le spectateur.
Dans Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance, le souvenir des années 60 passe par la télévision, les nombreux feuilletons et films qui y étaient diffusés.
Habitué aux projets inattendus et très ambitieux (il suffit de revoir son Boyhood, tourné pendant douze ans afin de suivre la croissance de son jeune acteur principal), le cinéaste texan n’aime pas les raccourcis et les histoires trop bien ficelées. Si on devait rapprocher son art de la peinture, on se dirigerait davantage vers le pointillisme. Un goût pour les anecdotes et références extrêmement précises, parfois inconséquentes et qui, avec un certain recul, forment un ensemble d’une irrésistible cohérence. Apollo 10 ½ ressemble exactement à cela. À l'instar de Quentin Tarantino ou Paul Thomas Anderson avant lui, ce qui passionne ici le metteur en scène est d’abord l’époque et son atmosphère. Originaire de Houston, il l’a traversée au même âge que son héros et la regarde aujourd’hui avec un regard qui mêle aussi bien la nostalgie et le sentiment que ce présent n’était sans doute pas aussi radieux qu’il pensait l’être.
Dans une surprenante digression d’une cinquantaine de minutes, narrée par la douce voix de Jack Black, le cinéaste dresse méthodiquement la liste de tout ce qui faisait le quotidien de la classe moyenne américaine dans les années 1960. On connaît les luttes sociales et raciales, l'émergence du mouvement hippie, les feuilletons diffusés à la télé et l'incroyable musique produite, on se souvient moins de la nourriture, des piscines trop chlorées et de tous ces jeux de cour de récré un peu trop dangereux auxquels pouvaient s'adonner les élèves. Au milieu de scènes euphoriques, la mort est omniprésente : des pick-ups qui roulent à 110 km/h avec des enfants sans ceinture de sécurité, d'innocentes balades à vélo derrière des camions qui pulvérisent de l'insecticide. C'est ce mélange d'indolence et de gravité qui a toujours fait le sel du cinéma de Richard Linklater et qui trouve ici une nouvelle forme grâce à l'animation. On nage dans Apollo 10 ½ comme dans un rêve à moitié éveillé, traversant les images avec une insouciance rare dans le cinéma américain, sans jamais pour autant se délester d'un regard critique.
Cette incapacité à installer concrètement des situations sur le long cours aura de quoi désarçonner de nombreux spectateurs, elle retranscrit pourtant toute l'émulation du moment. Une période imparfaite où la croyance en un futur de toutes les révolutions, technologiques comme sociétales, suffisait à aller de l'avant. Et tout ceci, Richard Linklater le condense en un peu moins de cent minutes.
“Du vrai cinéma, quoi”, pourrait-on asséner de façon simpliste et narquoise. Préférons plutôt nous enchanter de voir l'un des cinéastes américains les plus sous-estimés briller une fois encore, offrant le spectacle émouvant et solaire qu'il mérite. À l'approche de l'été, on ne peut que s'en réjouir.
Adam Sanchez (GQ)