ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Lady Di, Brigitte Macron, Beyoncé et les autres trépignent devant les grilles de L’Envol. Enfin, pas les vraies, mais des sans-abri qui se choisissent un pseudonyme lorsqu’elles viennent trouver un peu de répit dans ce centre d’accueil de jour pour femmes dans le Nord. Une douche, un café, quelques heures au chaud. Elles saisissent aussi la main que leur tendent les travailleuses sociales Audrey et Manu, et les bénévoles comme Hélène. Mais un jour, le couperet tombe : seulement 4 % des femmes accueillies à L’Envol ont réussi à se réinsérer. Bien trop peu pour la municipalité, qui « ne peut plus continuer à dépenser sans résultats » et en conclut qu’il faut fermer le centre. Manu et Audrey décident d’y installer clandestinement un atelier thérapeutique et un dortoir…
Cinq ans après son premier long métrage, Discount, dans lequel les employés d’un supermarché low cost se rebiffaient, Louis-Julien Petit orchestre l’acte deux d’une désobéissance civile jubilatoire. Avec Les Invisibles, il réussit un tour de force : transposer une saisissante matière documentaire sur le quotidien des femmes sans domicile fixe en pétillante comédie sociale. Tout sonne juste. Le casting, porté par quatre attachantes figures de résistantes : Audrey Lamy et Corinne Masiero, si sincères en assistantes sociales risque-tout, Déborah Lukumuena, exquise tornade, et Noémie Lvovsky, parfaite « Bree Van de Kamp de Roubaix » (la bourgeoise bien comme il faut de la série Desperate Housewives) dont le couple vole en éclats… A leurs côtés, on découvre Dalida ou Edith Piaf, une dizaine de femmes qui, toutes, ont connu la grande précarité ou la rue et, pour beaucoup, tiennent ici leur premier rôle, parfois inspiré de leur propre vie. Dirigées avec humour et filmées avec cœur, elles se révèlent.
La justesse est aussi dans l’équilibre entre feel good movie et cinéma engagé. Si ce fol épisode de solidarité se joue surtout entre les murs protecteurs de L’Envol, il laisse entrevoir la violence de la rue par touches subtiles — quand la caméra s’attarde sur le mobilier « anti-SDF » qui a envahi les centres-villes, quand les silhouettes usées bringuebalent des cabas contenant toute une vie à bout de bras, ou quand une agression sexuelle est suggérée. Au fil de ce film régénérant, ces femmes, représentées comme rarement au cinéma, ne nous apparaissent plus comme des SDF invisibles mais comme des êtres aux vies, aux personnalités et à la vitalité précieuses.
Marie-Hélène Soenen (Télérama)
Soirée rencontre
lundi 21 octobre
2019 à 20h00
Proposée par Habitat-et-Humanisme Maine-et-Loire, en présence de Sylvie Rabouin, directrice d'Aide Accueil, Armand Etévenaux, président du SIAO49 (Service intégré d'accueil d’Angers et d'orientation), Catherine Cottenceau, directrice du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et en présence des associations AIH (Anjou Insertion Habitat) & Une Famille Un Toit
Habitat et humanisme Maine-et-Loire a pour objectif la réinsertion par le logement et l’accompagnement. Nous accueillons des personnes, hommes ou femmes, qui nous sont adressées par les services sociaux parce qu’ils vivent le (très) mal-logement et auraient besoin d’un accompagnement personnalisé pour reprendre pied. Cet accompagnement est assuré par quatre salariées et 50 bénévoles (www.habitat-humanisme.org)
LES INVISIBLES
de Louis-Julien Petit
avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky
FRANCE - 2019 - 1h42
Suite à une décision municipale, l'Envol, centre d'accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s'occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !
A PROPOS
Lady Di, Brigitte Macron, Beyoncé et les autres trépignent devant les grilles de L’Envol. Enfin, pas les vraies, mais des sans-abri qui se choisissent un pseudonyme lorsqu’elles viennent trouver un peu de répit dans ce centre d’accueil de jour pour femmes dans le Nord. Une douche, un café, quelques heures au chaud. Elles saisissent aussi la main que leur tendent les travailleuses sociales Audrey et Manu, et les bénévoles comme Hélène. Mais un jour, le couperet tombe : seulement 4 % des femmes accueillies à L’Envol ont réussi à se réinsérer. Bien trop peu pour la municipalité, qui « ne peut plus continuer à dépenser sans résultats » et en conclut qu’il faut fermer le centre. Manu et Audrey décident d’y installer clandestinement un atelier thérapeutique et un dortoir…
Cinq ans après son premier long métrage, Discount, dans lequel les employés d’un supermarché low cost se rebiffaient, Louis-Julien Petit orchestre l’acte deux d’une désobéissance civile jubilatoire. Avec Les Invisibles, il réussit un tour de force : transposer une saisissante matière documentaire sur le quotidien des femmes sans domicile fixe en pétillante comédie sociale. Tout sonne juste. Le casting, porté par quatre attachantes figures de résistantes : Audrey Lamy et Corinne Masiero, si sincères en assistantes sociales risque-tout, Déborah Lukumuena, exquise tornade, et Noémie Lvovsky, parfaite « Bree Van de Kamp de Roubaix » (la bourgeoise bien comme il faut de la série Desperate Housewives) dont le couple vole en éclats… A leurs côtés, on découvre Dalida ou Edith Piaf, une dizaine de femmes qui, toutes, ont connu la grande précarité ou la rue et, pour beaucoup, tiennent ici leur premier rôle, parfois inspiré de leur propre vie. Dirigées avec humour et filmées avec cœur, elles se révèlent.
La justesse est aussi dans l’équilibre entre feel good movie et cinéma engagé. Si ce fol épisode de solidarité se joue surtout entre les murs protecteurs de L’Envol, il laisse entrevoir la violence de la rue par touches subtiles — quand la caméra s’attarde sur le mobilier « anti-SDF » qui a envahi les centres-villes, quand les silhouettes usées bringuebalent des cabas contenant toute une vie à bout de bras, ou quand une agression sexuelle est suggérée. Au fil de ce film régénérant, ces femmes, représentées comme rarement au cinéma, ne nous apparaissent plus comme des SDF invisibles mais comme des êtres aux vies, aux personnalités et à la vitalité précieuses.
Marie-Hélène Soenen (Télérama)