ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Après un premier passage devant la caméra, en 2005, dans le long-métrage Headspace, Patrick Wang réalise avec In the Family son premier film. Réalisateur, acteur, producteur et scénariste, ce dernier joue ici sur tous les tableaux et marque un joli coup d’essai. Quant au jeune Sebastian Banes, il a reçu le prix du meilleur espoir de dix ans ou moins, dans un second rôle. De quoi démarrer sous de joyeux auspices. Film sur l’amour avant d’être un film sur l’homosexualité, In the Family offre une vision nouvelle du drame familial/identitaire, qui s’éloigne des stéréotypes du genre, pour explorer les sentiments tout en pudeur et profondeur. Le sujet est d’actualité, mais son traitement le propulse hors du commun. In the Family, c’est un film qui prend le temps, le temps de s’attarder sur le parcours et le ressenti du protagoniste et fait du spectateur un témoin et non un voyeur. Voilà qui pourrait donner le ton de cette oeuvre intimiste qui ne viole pourtant jamais l’intimité des personnages. Aucune scène d’étreintes passionnées entre les deux hommes, là n’est pas le sujet. D’ailleurs, l’intrigue autour de la vie de couple est très vite balayée par la mort de Cody. Tout n’est qu’esquissé, grâce à une série de flash-back qui distillent au compte-gouttes des éléments du passé. La retenue est de mise dans ce film qui refuse toute exubérance, qu’il s’agisse des décors - toujours très sobres - ou encore du jeu des acteurs. Même la douleur est silencieuse. Ainsi, lorsque le médecin annonce à Joey la mort de Cody, les deux hommes sont filmés en plongée, Joey de dos et le son - donc les dialogues - est coupé. Le degré zéro de l’émotion, en quelque sorte. Il ne s’agit pas d’une histoire de deuil, mais bien du combat d’un père "adoptif", justement mené, pour faire valoir ses droits sur un enfant qu’il a élevé et aimé, peu importe son statut vis-à-vis de lui. © E.D. Distribution
Si l’excentricité n’apparaît clairement pas comme la marque de fabrique de ce long-métrage - hormis quelques cadrages surprenants et une scène d’ouverture plutôt originale, qui brisent les codes et interrogent - la mise en scène et le traitement narratif participent tout de même de la singularité du film et en sont la signature. Le parti pris de la lenteur - la situation avance peu - reflète le difficile cheminement de Joey face à la justice -et avant tout face à ceux qui étaient sa famille - et souligne l’importance de chaque détail. L’interprétation de Patrick Wang, criante de justesse et de vérité, porte le film avec brio et évite de sombrer dans l’ennui, lorsque les scènes se font longues. Des plans séquences qui n’en finissent pas - dont la scène du tri du courrier - ainsi que quelques scènes récurrentes de la vie quotidienne appuient cette impression de lenteur et montrent que la situation avance peu. Un ressort tragique bien choisi, qui se substitue à une sur-interprétation de l’acteur, que l’on aurait pu attendre. Transportés par la performance de Patrick Wang, omniprésent, tout le reste glisse sur les spectateurs, les longueurs ainsi que les instants figés. Une jolie leçon de vie, le ton moralisateur en moins. Tout en douceur. On en ressort sans voix.
avoir-alire.com
Soirée rencontre
mardi 13 janvier
2015 à 19h45
suivi d'une rencontre avec Nathalie Allain-Djerrah, présidente des Enfants d'Arc-en-Ciel, association homoparentale nationale
Soirée organisée en collaboration avec QUAZAR
IN THE FAMILY
de Patrick Wang
avec Sebastian Banes, Patrick Wang, Trevor St. John
USA - 2011 - 2h49 - version originale sous-titrée
A Martin, dans le Tennessee, Chip Hines, un jeune garçon précoce de 6 ans, ne connaît que la vie avec ses deux papas, Cody et Joey. Et c'est une belle vie. Quand Cody meurt brutalement dans un accident, c'est avec force que Chip et son père adoptif réagissent afin de surmonter cette perte et continuer la vie qu'ils avaient commencée à construire à trois. Mais la sœur de Cody révèle à Joey qu'un vieux testament établi à la naissance de Chip, peu avant qu'il ne fasse partie de la famille, la désigne comme tutrice de l'enfant. Les années d'intégration de Joey dans la famille s'effritent peu à peu alors que Chip lui est enlevé. A l'incompréhension succède la colère et l'impossibilité pour Joey de trouver une solution. La loi n'est pas de son côté, mais ses amis si. Fort de leur soutien et des souvenirs avec Cody, il cherchera un chemin vers la paix avec cette famille qu'il considérait comme la sienne avant le drame, et essayera ainsi de se rapprocher de son fils.
A PROPOS
Après un premier passage devant la caméra, en 2005, dans le long-métrage Headspace, Patrick Wang réalise avec In the Family son premier film. Réalisateur, acteur, producteur et scénariste, ce dernier joue ici sur tous les tableaux et marque un joli coup d’essai. Quant au jeune Sebastian Banes, il a reçu le prix du meilleur espoir de dix ans ou moins, dans un second rôle. De quoi démarrer sous de joyeux auspices. Film sur l’amour avant d’être un film sur l’homosexualité, In the Family offre une vision nouvelle du drame familial/identitaire, qui s’éloigne des stéréotypes du genre, pour explorer les sentiments tout en pudeur et profondeur. Le sujet est d’actualité, mais son traitement le propulse hors du commun. In the Family, c’est un film qui prend le temps, le temps de s’attarder sur le parcours et le ressenti du protagoniste et fait du spectateur un témoin et non un voyeur. Voilà qui pourrait donner le ton de cette oeuvre intimiste qui ne viole pourtant jamais l’intimité des personnages. Aucune scène d’étreintes passionnées entre les deux hommes, là n’est pas le sujet. D’ailleurs, l’intrigue autour de la vie de couple est très vite balayée par la mort de Cody. Tout n’est qu’esquissé, grâce à une série de flash-back qui distillent au compte-gouttes des éléments du passé. La retenue est de mise dans ce film qui refuse toute exubérance, qu’il s’agisse des décors - toujours très sobres - ou encore du jeu des acteurs. Même la douleur est silencieuse. Ainsi, lorsque le médecin annonce à Joey la mort de Cody, les deux hommes sont filmés en plongée, Joey de dos et le son - donc les dialogues - est coupé. Le degré zéro de l’émotion, en quelque sorte. Il ne s’agit pas d’une histoire de deuil, mais bien du combat d’un père "adoptif", justement mené, pour faire valoir ses droits sur un enfant qu’il a élevé et aimé, peu importe son statut vis-à-vis de lui. © E.D. Distribution
Si l’excentricité n’apparaît clairement pas comme la marque de fabrique de ce long-métrage - hormis quelques cadrages surprenants et une scène d’ouverture plutôt originale, qui brisent les codes et interrogent - la mise en scène et le traitement narratif participent tout de même de la singularité du film et en sont la signature. Le parti pris de la lenteur - la situation avance peu - reflète le difficile cheminement de Joey face à la justice -et avant tout face à ceux qui étaient sa famille - et souligne l’importance de chaque détail. L’interprétation de Patrick Wang, criante de justesse et de vérité, porte le film avec brio et évite de sombrer dans l’ennui, lorsque les scènes se font longues. Des plans séquences qui n’en finissent pas - dont la scène du tri du courrier - ainsi que quelques scènes récurrentes de la vie quotidienne appuient cette impression de lenteur et montrent que la situation avance peu. Un ressort tragique bien choisi, qui se substitue à une sur-interprétation de l’acteur, que l’on aurait pu attendre. Transportés par la performance de Patrick Wang, omniprésent, tout le reste glisse sur les spectateurs, les longueurs ainsi que les instants figés. Une jolie leçon de vie, le ton moralisateur en moins. Tout en douceur. On en ressort sans voix.
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