ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Un documentaire résolument optimiste sur l’école
La réalisatrice Judith Grumbach ne montre pas un système scolaire en crise, mais neuf écoles publiques et privées aux pédagogies variées.
C’est le « feel good movie » par excellence. L’un de ces documentaires sur l’école qui font florès aujourd’hui, assumant une posture résolument optimiste. Dans Une idée folle, ce n’est pas une école en crise que montre la réalisatrice, Judith Grumbach, mais des enfants heureux, des enseignants épanouis, engagés, ayant à cœur de montrer que bienveillance et exigence ne sont pas deux valeurs opposées, contrairement à ce que des discours simplistes sur l’école laissent entendre aujourd’hui.
Le film véhicule de l’enthousiasme, de l’émotion. Rien d’étonnant à ce que chaque projection citoyenne organisée dans toute la France depuis le lancement du documentaire, en mars, crée l’événement. Ou que sa bande-annonce récolte plus d’un million de vues sur sa page Facebook. La question qu’il pose n’est pas inédite : quelle école faut-il pour former les citoyens du futur ? Il n’empêche, elle rejoint une attente sociétale forte : celle d’une école où chaque enfant serait traité comme une exception, centrée sur le goût d’apprendre, la confiance en soi, l’entraide, l’autonomie, la créativité, l’apprentissage du vivre-ensemble…
En filmant neuf écoles publiques et privées sélectionnées par l’association Ashoka, de la maternelle au collège et aux quatre coins de la France, Judith Grumbach pose un regard neuf sur les questions éducatives et ne s’en cache pas. La jeune femme a commencé à s’y intéresser après la vague d’attentats de 2015. A l’époque, les projecteurs sont braqués sur l’école : celle-ci apparaît à la fois comme une institution qui a failli à ses missions et celle sur laquelle tous les espoirs reposent. La réalisatrice le dit : c’est à ce moment-là qu’elle a commencé à « développer une certitude : que l’école était la clef, que tout commençait là ». Le film répond aussi à une commande : celle d’Ashoka, réseau d’innovateurs sociaux qui a investi le terrain de l’éducation dans plusieurs pays au cours de la décennie, à la recherche de « changemaker schools », ceux qui font changer l’école.
Point commun des neuf écoles filmées : s’attacher à transmettre les valeurs humanistes essentielles au citoyen du XXIe siècle
Ce label suscite un certain nombre de réserves chez les enseignants pour qui cette quête d’une meilleure école – fondée sur une pédagogie active, coopérative, etc. – n’est pas neuve. Voilà plus d’un siècle que nombre de pédagogues et de responsables politiques tentent de promouvoir un système moins vertical, moins fondé sur la compétition et l’exclusion. Des professeurs qui partagent ces objectifs, il y en a une constellation dans le système classique qui avancent souvent sans bruit, et sans qu’on vienne leur décerner un prix.
Point commun des neuf écoles filmées : s’attacher à transmettre et à incarner les valeurs humanistes essentielles au citoyen du XXIe siècle : empathie, solidarité, coopération, créativité, respect de l’environnement… Ce qui a frappé la réalisatrice, c’est que les écoles visitées en font leur « colonne vertébrale », et non une thématique parmi d’autres abordées une heure par semaine.
Pendant 80 minutes, les spectateurs se transforment en petite souris au sein de ces écoles. On y voit une petite fille qui scrute à la loupe une fourmi. Trois copains qui font leur potager. Des élèves qui s’entraident ; des personnes âgées invitées à participer aux activités ; des ateliers philo ; des enfants qui jouent les médiateurs, qui chantent, dansent, dessinent, s’émerveillent… Au-delà des saynètes émouvantes, c’est le métier d’enseignant qui est questionné et, à travers lui, l’implication des enfants dans leurs apprentissages. Dans les classes d’Isabelle Peloux, Vanessa Toinet, Caroline Sost, Philippe Viard…, pas de cours magistral. On part des envies, des motivations de l’élève. Se tromper est un droit, c’est même nécessaire pour apprendre. L’enfant, lui, est en position de chercheur-explorateur et construit, à son rythme, ses savoirs.
Mattea Battaglia et Aurélie Collas (Le Monde)
Ciné doc
lundi 27 novembre
2017 à 20h15
en présence de Marie Dusautois-Hmain, présidente de l'Association La Ruche Pédagogique
UNE IDÉE FOLLE
de Judith Grumbach
Documentaire
FRANCE - 2017 - 1h20
Tourné dans neuf établissements scolaires - publics et privés, de la
maternelle au collège, aux quatre coins de la France - Une Idée
Folle pose la question du rôle de l’école au XXIème siècle, à travers le
témoignage d’enseignants, d’enfants, de parents ainsi que d’experts de
l’éducation. À quels défis les citoyens de demain vont-ils devoir faire
face et comment les y préparer ? En cultivant l’empathie, la créativité,
la coopération, la prise d’initiative ou encore la confiance en soi et
l’esprit critique chez les élèves, en parallèle des savoirs
fondamentaux, les enseignants de ces écoles font un rêve fou : celui de
former une future génération de citoyens épanouis et responsables qui
auront à cœur de transformer positivement la société qui les entoure.
https://uneideefolle-lefilm.com/
A PROPOS
Un documentaire résolument optimiste sur l’école
La réalisatrice Judith Grumbach ne montre pas un système scolaire en crise, mais neuf écoles publiques et privées aux pédagogies variées.
C’est le « feel good movie » par excellence. L’un de ces documentaires sur l’école qui font florès aujourd’hui, assumant une posture résolument optimiste. Dans Une idée folle, ce n’est pas une école en crise que montre la réalisatrice, Judith Grumbach, mais des enfants heureux, des enseignants épanouis, engagés, ayant à cœur de montrer que bienveillance et exigence ne sont pas deux valeurs opposées, contrairement à ce que des discours simplistes sur l’école laissent entendre aujourd’hui.
Le film véhicule de l’enthousiasme, de l’émotion. Rien d’étonnant à ce que chaque projection citoyenne organisée dans toute la France depuis le lancement du documentaire, en mars, crée l’événement. Ou que sa bande-annonce récolte plus d’un million de vues sur sa page Facebook. La question qu’il pose n’est pas inédite : quelle école faut-il pour former les citoyens du futur ? Il n’empêche, elle rejoint une attente sociétale forte : celle d’une école où chaque enfant serait traité comme une exception, centrée sur le goût d’apprendre, la confiance en soi, l’entraide, l’autonomie, la créativité, l’apprentissage du vivre-ensemble…
En filmant neuf écoles publiques et privées sélectionnées par l’association Ashoka, de la maternelle au collège et aux quatre coins de la France, Judith Grumbach pose un regard neuf sur les questions éducatives et ne s’en cache pas. La jeune femme a commencé à s’y intéresser après la vague d’attentats de 2015. A l’époque, les projecteurs sont braqués sur l’école : celle-ci apparaît à la fois comme une institution qui a failli à ses missions et celle sur laquelle tous les espoirs reposent. La réalisatrice le dit : c’est à ce moment-là qu’elle a commencé à « développer une certitude : que l’école était la clef, que tout commençait là ». Le film répond aussi à une commande : celle d’Ashoka, réseau d’innovateurs sociaux qui a investi le terrain de l’éducation dans plusieurs pays au cours de la décennie, à la recherche de « changemaker schools », ceux qui font changer l’école.
Point commun des neuf écoles filmées : s’attacher à transmettre les valeurs humanistes essentielles au citoyen du XXIe siècle
Ce label suscite un certain nombre de réserves chez les enseignants pour qui cette quête d’une meilleure école – fondée sur une pédagogie active, coopérative, etc. – n’est pas neuve. Voilà plus d’un siècle que nombre de pédagogues et de responsables politiques tentent de promouvoir un système moins vertical, moins fondé sur la compétition et l’exclusion. Des professeurs qui partagent ces objectifs, il y en a une constellation dans le système classique qui avancent souvent sans bruit, et sans qu’on vienne leur décerner un prix.
Point commun des neuf écoles filmées : s’attacher à transmettre et à incarner les valeurs humanistes essentielles au citoyen du XXIe siècle : empathie, solidarité, coopération, créativité, respect de l’environnement… Ce qui a frappé la réalisatrice, c’est que les écoles visitées en font leur « colonne vertébrale », et non une thématique parmi d’autres abordées une heure par semaine.
Pendant 80 minutes, les spectateurs se transforment en petite souris au sein de ces écoles. On y voit une petite fille qui scrute à la loupe une fourmi. Trois copains qui font leur potager. Des élèves qui s’entraident ; des personnes âgées invitées à participer aux activités ; des ateliers philo ; des enfants qui jouent les médiateurs, qui chantent, dansent, dessinent, s’émerveillent… Au-delà des saynètes émouvantes, c’est le métier d’enseignant qui est questionné et, à travers lui, l’implication des enfants dans leurs apprentissages. Dans les classes d’Isabelle Peloux, Vanessa Toinet, Caroline Sost, Philippe Viard…, pas de cours magistral. On part des envies, des motivations de l’élève. Se tromper est un droit, c’est même nécessaire pour apprendre. L’enfant, lui, est en position de chercheur-explorateur et construit, à son rythme, ses savoirs.
Mattea Battaglia et Aurélie Collas (Le Monde)